Le monde de la nuit est fermé depuis plus d’un an. Un club de Braine-l'Alleud a décidé de se réinventer en devenant un bar à tapas. Un nouveau concept, très différent, en terrasse et en plein jour. Le personnel commence donc à travailler quand la boite de nuit fermait. Une reconversion qui permet de tenir, en attendant la réouverture.
Le lieu dédié à la nuit se réveille doucement. Pas de clients au bar, ni d’ambiance des grands soirs, tout se passe en plein air. La boîte de nuit est devenue terrasse de jour. Parmi la clientèle, de nombreux fidèles. "Je trouve l'initiative très bonne parce que ça nous permet de retrouver repères et des lieux qu’on aime fréquenter. Bien qu’on ne soit pas à l’intérieur en train de danser comme on aimerait, confie une cliente. On est quand même en extérieur et on profite malgré tout de l’endroit endroit donc c’est très très chouette."
À 15 heures, c'est la fin du coup de feu. Barman, serveurs, sécurité... le personnel est celui de la discothèque, passé de l’ombre à la lumière. "Par exemple, ce matin pour le brunch, les premières équipes sont arrivées à 9h, en temps normal, c’est à 9h qu’on finit de travailler, explique Nathan Bulteau, community manager reconverti. C’est un nouveau rythme. Ce sont de nouvelles activités aussi. On se découvre de nouvelles passions, comme devenir serveur, parce que ce n’est pas du tout la même chose qu’en boite de nuit."
"J'ai décidé de jouer le jeu"
Pour les DJ, ce genre d’activité est une aubaine, une bouée. Pour les résidents, tout a changé. Les 2000 noctambules ont laissé un grand vide. "Les revenus ne sont pas les mêmes pour les établissements, ils nous ont demandé de revoir nos prix à la baisse, déclare Simon Benali, DJ résident. Ce que certains acceptent ou non. Pour ma part, j’ai décidé de jouer le jeu, de faire l’effort de revoir les tarifs à la baisse pour pouvoir essayer de s’en sortir avec eux."
Douze personnes à la place de 30, pour 10 fois moins de clients qu’avant. Le concept n’est pas vraiment rentable, mais il donne du travail. "On a appris à faire des cafés, on a fait une formation pour faire des cafés, assure Mathilda susini, gérante du Club Doktor Jack. On s’est réinventé, mais pour tout le monde. Et eux (le personnel) voulaient revenir dans tous les cas. Même si le salaire est un peu moins haut. Même si le travail est différent, ils sont tous revenus. On a presque récupéré tout le monde."
Sans perdre ses talents, le club s’en inventé une nouvelle voie, improvisée, malgré la détresse, celle de tout un secteur à l’arrêt.
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