Si vous êtes sensible à la cause animale, vous vous souvenez sans doute de la chienne Fiona qui avait été maltraitée et heureusement recueillie et sauvée au mois de juin par l’ASBL Sans Collier. Trois mois après avoir échappé à l’enfer, Fiona était présente sur le plateau du RTL Info 13h avec Sébastien de Jonge, directeur de l’asbl.
Sans Collier, l'asbl de protection animale qui possède un refuge à Perwez dans le Brabant wallon, a annoncé aujourd'hui sur sa page Facebook que le maître de Fiona, cette chienne retrouvée agonisante dans un appartement de Wavre au mois de juin, ne fera pas l'objet de poursuites pénales de la part du parquet du Brabant wallon. "Malgré la gravité des faits, les nombreux témoignages et les éléments indiscutables à charge du maltraitant, le Parquet a décidé de ne pas entamer de poursuites pénales à l'encontre de l'ancien propriétaire de Fiona. Le maltraitant ne se verra donc pas pénalement poursuivi ni condamné", déplore l'association qui avait déposé plainte.
Le maître peut encore subir une sanction administrative, "à l'instar d'une personne ayant jeté un déchet en rue...", commente l'association qui juge la sanction dérisoire, précisant toutefois que l'homme pourrait aussi se voir interdire d'encore posséder des animaux, "mais rien ne permet de s'en assurer à l'heure actuelle."
RAPPEL DES FAITS
La chienne Fiona avait été sauvée par l'asbl Sans Collier au début du mois de juin. "Privée de nourriture et attachée à une rambarde d'escalier pendant plusieurs semaines, Fiona, 5 ans, a été retrouvée agonisante dans un appartement vide à Wavre, dans ses excréments, affamée, ne pesant plus que 7 kg, soit un tiers de son poids normal, et en état de déshydratation avancée", avait témoigné l'asbl.
Selon Sans Collier, le propriétaire de l'animal s'était justifié en déclarant que la chienne ne mangeait plus "suite à une bagarre avec un chien" et "qu'il prévoyait justement d'aller chez le vétérinaire".
Alors que ses chances de survie étaient très minces, la chienne s'était finalement remise, reprenant du poids, grâce aux soins dans le refuge. "C’est une chienne qui a été affamée pendant des semaines, qui a été retrouvé attachée à un escalier. Quand on l’a recueillie, elle était clairement agonisante. Elle n’avait plus de muscles, elle ne savait plus bouger," raconte Sébastien de Jonge sur le plateau du RTL Info 13h.
QUID DU CODE WALLON DU BIEN-ETRE ANIMAL?
Il existe pourtant des peines très lourdes pour les cas de maltraitance envers les animaux. Selon le code wallon du bien-être animal, elles peuvent aller jusqu'à 15 ans de réclusion et des milliers d'euros d'amende. Pourtant, ces peines-là ne sont jamais appliquées. "Le gros problème est qu’on a une loi forte qui est une des première en Europe, la Wallonie est reconnue pour ça, et derrière il manque l’autorité pour l’appliquer, explique Sébastien de Jonge. C’est vrai au niveau judiciaire comme on le voit dans le cas de Fiona, mais c’est vrai aussi sur le terrain où ça reste très difficile d’intervenir pour des situations de maltraitance animale."
Selon le directeur de l'asbl Sans Collier, il faut un changement des mentalités et des formations: "Aujourd’hui, on est souvent confronté à une autorité qui ne connait pas les procédures, qui ne sait pas comment intervenir. Aujourd’hui, c’est en fonction de la sensibilité de la personne. Si on tombe sur un bourgmestre ou sur une équipe de police qui est fort sensible, ça agit. Dans le cas contraire, c’est le plus souvent, on n’a aucune intervention. On a récemment une échevine qui déclarait que la police avait autre chose à faire que de traiter les plaintes de maltraitance animale. Or pour nous, la loi doit être appliquée quel que soit le domaine."
Le #respectemesdroits est à partager sur les réseaux sociaux pour soutenir la campagne de l'asbl.
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