Marie (prénom d’emprunt car elle souhaite conserver l’anonymat) a eu une mauvaise surprise peu après le réveil en ce premier jour de la première semaine aux cours suspendus dans les écoles à cause du coronavirus. Cette mère de trois enfants a un fils de 5 ans atteint d’un handicap. Celui-ci fréquente un établissement spécialisé de la région bruxelloise. Tous les matins, un minibus géré par la Commission communautaire française (Cocof) se rend donc à son domicile dans le Brabant wallon pour prendre en charge l’enfant et le conduire à Bruxelles.
Mais ce lundi, ça ne s’est pas déroulé comme d’habitude. "L’accompagnatrice de bus m’a contacté 35 minutes avant l’heure de départ", déclare Marie. "Elle m’a indiqué que le bus ne passerait pas car le chauffeur ne voulait pas rouler. Il a peur d’être au contact des enfants à cause du coronavirus." Si la mère de famille déclare pouvoir comprendre, elle regrette néanmoins le timing de l’annonce. "Pourquoi attendre la dernière minutes pour nous prévenir ? Si nous avions été au courant plus tôt, nous aurions pu nous organiser. Mon enfant nécessite des soins infirmiers. Je ne peux donc pas le laisser avec une baby-sitter ou avec un membre de la famille. Moi, je suis enseignante et je dois me rendre à l’école aujourd’hui. Le papa est policier et il doit assurer son service. J’ai donc dû aller conduire mon fils à Bruxelles ce matin. Nous avons deux autres enfants donc ce n’est pas évidement en termes d’organisation."
Du côté de la Cocof, on s’étonne de cette situation. "C’est la première fois qu’on me dit qu’un chauffeur a décidé de ne pas rouler ce matin", souligne Agnès Scherbam, conseillère chef de service. "Par contre, beaucoup de parents ont décidé de garder les enfants à la maison aujourd’hui et de nombreux bus ont dû rouler à vide. Nous sommes en train de faire le point mais comme nous avons 221 circuits, ça prend du temps. Nous n’avons pas encore finalisé la situation."
Que ce soit l’accompagnatrice qui prévienne les parents est, par contre, tout à fait normal, informe Agnès Scherbam. "Quand par exemple il y a un retard, les accompagnateurs ont pour consigne de prévenir les parents pour qu’ils puissent prendre leurs dispositions. Ils ont d’ailleurs un gsm de fonction pour ces situations."
La Cocof a en tout cas mis en place une permanence téléphonique au 02.800.81.01 pour les parents souhaitant plus d’informations. Tous les jours, les bus de ramassage scolaire de la Cocof assurent le transport gratuit de plus de 3000 enfants.
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