Les 430 sans-papiers grévistes avaient décidé ce mercredi 21 juillet d'arrêter leur grève de la faim et de la soif. Rassemblés dans des universités, et à l'Église du Béguinage à Bruxelles depuis plusieurs mois, ces personnes sans-papiers avaient, via leurs porte-paroles, rencontré le secrétaire d'État à l'Asile et la Migration, Sammy Mahdi (CD&V). Cette rencontre avait abouti à un accord, dont les tenants et aboutissants n'ont jusqu'ici pas été communiqués.
Selon le secrétaire d'État, la seule possibilité qu'il a offerte aux sans-papiers était la mise en place d'une zone neutre, où ils pouvaient discuter de l'avancée de leur dossier sans risquer d'être interpellés par la police. Depuis, ils sont des centaines à faire la file devant cette zone neutre établie près de la place Sainte-Catherine à Bruxelles. Ce matin encore, plusieurs centaines étaient présents pour rencontrer les travailleurs sociaux.
Dans la foule, des personnes venant de plusieurs villes belges, et beaucoup d'entre eux ne font pas partie des sans-papiers grévistes de la faim. "Une rumeur a circulé, selon laquelle il y aurait une régularisation collective et qu'en venant ici, ils obtiendraient aujourd'hui même leur titre de séjour", explique notre journaliste sur place, Chantal Monet. La zone a dû être fermée aux non-grévistes.
La police était également sur place, pour contrôler les foules, mais avec l'interdiction d'interpeller ces personnes pour défaut de papiers.
"Ce n'est pas une opération de régularisation collective"
Parmi les sans-papiers présents depuis quelques jours, certains ne sont donc pas grévistes de la faim. Pourtant, vendredi matin, les services liés à cet espace de dialogue ont fait savoir que le lieu n'était plus accessible qu'aux seuls grévistes de la faim.
"Beaucoup de gens pensent que c'est une opération de régularisation collective, ce qui n'est pas du tout le cas", a expliqué la porte-parole de l'Office des Étrangers. "Les personnes sans-papiers qui ne sont pas des grévistes doivent suivre la procédure normale en introduisant leurs demandes via leurs communes. Les procédures existantes fonctionnent. Beaucoup ont obtenu une réponse négative il y a plusieurs années, mais rien ne les empêche de réintroduire une demande via leurs communes avec de nouveaux éléments et des arguments renforcés. On estime à plus de 100.000 le nombre de personnes sans-papiers en Belgique et il est impossible de tous les recevoir à la Zone neutre. Ce serait ingérable".
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