La police a mené lundi soir deux perquisitions à Bruxelles, dans le quartier populaire de Molenbeek-Saint-Jean, pour tenter de déterminer les "lieux de séjour" d'Ayoub El Khazzani, selon le parquet fédéral. Des perquisitions menées chez sa soeur à Molenbeek ont notamment permis d'établir qu'il y avait séjourné "très récemment", ce que l'inculpé nie.
La sœur d'Ayoub El Khazzani habite bien à Molenbeek. Elle n'y réside pas officiellement: elle avait lancé une demande d'inscription, mais n'a pas été au bout de la procédure. Son domicile a été perquisitionné par la police, en son absence. Le lendemain matin (mardi), elle s'est rendue d'elle-même au commissariat de Molenbeek avec son mari. "Elle s'est présentée à la police puisqu'on a découvert des indices comme quoi son frère a séjourné ici à Molenbeek, a indiqué la bourgmestre de la commune, Françoise Schepmans, au micro de Mathieu Col. Il y aura une attention particulière. La difficulté, dans ce type d'enquête, c'est que les personnes qui sont identifiées ne sont pas des personnes qui ont généralement suscité l'attention des services de la sûreté précédemment, je dirais que ce sont des individus plutôt isolés. C'est une difficulté pour pouvoir remonter les filières".
"Je ne suis pas Charlie qui insulte ma religion, mon Coran"
Le journal flamand De Standaard a révélé que la page Facebook de la soeur d'El Khazzani, que l'AFP a consultée mardi matin. La jeune femme, qui se présente comme "Oum Badr", y indique qu'elle réside en Belgique. Cette page n'avait toutefois pas été actualisée pendant plusieurs mois. Elle n'était plus accessible mardi après-midi. La jeune femme s'est montrée particulièrement active sur Facebook au moment des attentats jihadistes contre le journal satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher de Paris en janvier, reproduisant des vidéos colportant des thèses négationnistes censées prouver qu'il s'agit d'un "fake" (une invention) et une affiche indiquant : "Je ne suis pas Charlie qui insulte ma religion, mon Coran".
On y trouve des vidéos de cheikhs salafistes saoudiens en train de prêcher, mais également des mentions "j'aime" concernant des sites sur l'islam et des sujets plus légers comme l'amour, la perte de poids et les coiffures. Selon De Standaard, aucune référence à des organisations jihadistes comme l'Etat islamique n'a été trouvée sur sa page.
Vos commentaires