Depuis novembre 2016, 648 dossiers ont été ouverts à Bruxelles concernant des locations Airbnb, selon des chiffres du ministre-président Rudi Vervoort (PS). Une large partie de ces dossiers (594) concernait des hébergements touristiques non enregistrés, donc en infraction. Geoffroy Coomans de Brachène, échevin à l'Urbanisme, s'est exprimé sur les ondes de Bel RTL.
Ce vendredi, les portes d'un immeuble du centre-ville seront mises sous scellés par la cellule contrôle de l'urbanisme. Cette dernière lutte contre la transformation illégale d'appartements en hébergements touristiques. Depuis la mise en œuvre des contrôles découlant de l'ordonnance censée encadrer la location de logements touristiques par des particuliers dans la capitale, en novembre 2016, l'inspection économique de la Région bruxelloise a réalisé 640 contrôles sur le terrain, qui ont mené à 266 avertissements. Un délai est alors accordé pour que l'exploitant se mette en conformité. 109 PV constatant des infractions ont également été dressés, et 38 amendes administratives ont été imposées.
Les actions de l'inspection économique ont mené plusieurs "hôtes" à retirer leur annonce de location (256), et en ont poussé d'autres (153) à introduire un dossier de demande d'enregistrement, pour se mettre en ordre avec la nouvelle réglementation. Mais ces chiffres restent très faibles quand on les compare avec l'ampleur qu'a pris le phénomène dans la capitale, avec entre 6.500 et 7.000 logements qui sont proposés sur la plateforme, dont une majorité n'est pas en ordre.
"Il faut commencer à être plus sévère"
La ville de Paris a décidé d'agir contre ce phénomène. Elle a annoncé jeudi poursuivre en justice les plateformes Airbnb et Wimdu, qui, selon la mairie, "ne respectent pas la loi". Ces deux sites, qui n'ont pas retiré les annonces de location sans numéro d'enregistrement comme le prévoit la loi, sont assignées pour le 12 juin, à 09h30, devant le tribunal de grande instance de Paris, a précisé à l'AFP Ian Brossat, adjoint PCF au Logement de la maire PS Anne Hidalgo. Pourrait-on en arriver là à Bruxelles?
"Personnellement, j'y suis favorable. Je pense qu'il faut commencer à être plus sévère sur les plateformes qui contribuent à une forme d'illégalité. Elles nous disent souvent: 'Mais nous n'avons rien à voir, nous ne sommes pas responsables de ce qui est mis sur notre site'. C'est faux. On sait bien que la législation européenne a prouvé l'inverse déjà à de nombreuses reprises. Les plateformes doivent prendre leurs responsabilités. Ils nous disent qu'ils sont prêts à chasser les mauvais élèves. J'espère qu'ils passeront des paroles aux actes et qu'on pourra enfin supprimer ce qui est illégal. Pour la ville d'Amsterdam, où ils ont commencé à être plus sévères, en une année seulement, ça a été des rentrées de cinq millions d'euros directement. Finalement, ce sont tous les Bruxellois qui sont victimes de cette situation", a expliqué Geoffroy Coomans de Brachène, échevin de l'Urbanisme et du Patrimoine à la Ville de Bruxelles, au micro de Vincent Chevalier.
Vos commentaires