Le journal Le Soir a révélé ce matin des extraits des PV d’audition d’Hamza Attou. C’est le jeune homme qui, en compagnie de Mohammed Amri, est allé chercher Salah Abdeslam la nuit des attentats pour le ramener à Bruxelles. Tous trois sont amis d’enfance.
Pendant leur trajet aller, Hamza Attou demande à son ami s’il pense que Salah Abdeslam est impliqué dans les attentats. Pour Amri, c’est impossible car au téléphone quelques minutes plus tôt, "il faisait pitié", "c’était un enfant de 12 ans qui pleurait".
Arrivés au lieu de rendez-vous, Salah Abdeslam monte dans la voiture. "Ne me balancez pas", répétera-t-il plusieurs fois sur le chemin du retour.
Son frère Brahim devait-il mourir ce soir-là?
"Il pleurait et criait en racontant ce qui était arrivé (…). Il nous a dit qu’il avait commis les attentats de Paris, qu’il était la dixième personne à accomplir ces attentats", explique Attou. On apprend par ces auditions que Salah Abdeslam a décidé de mettre la carte d’identité de son frère kamikaze Brahim dans la boite à gants de la voiture de celui-ci pour "imiter Koulibaly (…) pour que son frère soit connu du monde entier." Dans la voiture, il parle de "vengeance" et dit cette phrase : "Ils vont payer pour la mort de mon frère", mais ne précise jamais qui va payer.
Nerveux pendant le trajet, il menace les deux hommes de faire exploser la voiture s’ils s’arrêtent en chemin. Ce qu’il ne fait pas malgré les 3 contrôles de la police française sur le chemin du retour.
Il a changé de vêtements, de GSM et de tête
Finalement, selon Attou, ils auraient déposé Salah Abdeslam place Emile Bocksteal à Laeken où celui-ci l’a accompagné. L’ennemi public n°1 a acheté des vêtements sur le marché local, près de la station de metro Bockstael. Un jeans, un pull à capuche, un bonnet, une veste et des sous-vêtements. Puis a acheté un nouveau GSM et est passé chez le coiffeur pour se raser le crâne et faire tracer une ligne sur un sourcil.
La suite n’est pas claire, et les versions d’Attou et Amri se contredisent, y compris sur l'épisode du marché.
Seule certitude, c’est un certain Ali Oulkadi, arrêté depuis, qui a ensuite pris en charge Salah Abdeslam à Laeken pour le déposer à Schaerbeek, où il a disparu des radars.
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