La prison de Haren, près de Bruxelles, n'a pas encore accueilli ses premiers détenus qu'elle est déjà au centre de critiques. Le Conseil central de surveillance pénitentiaire a visité le chantier. Et il s'inquiète des futures conditions de détention.
Des cellules de punition avec des fenêtres opaques, aucune vue vers l'extérieur, ou encore des cellules équipées d'un lit de contention.
Le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) a fait part de ces inquiétudes à deux mois de l'ouverture de la prison de Haren. Pour le Conseil, ce type de lits doit se faire sur ordre d'un médecin. Le détenu doit également être informé de la raison de son immobilisation. "Pourquoi donc pour une mesure qui devrait tout à fait être exceptionnelle et qui peut se faire que dans un cadre médicalisé, la généraliser de cette façon-là ?", s'interroge Marc Nève, directeur du conseil central de surveillance pénitentiaire.
Un rapport a été transmis ce vendredi matin au directeur de la prison. Il dit vouloir tenir compte de certaines recommandations. Jurgen Van Poecke, directeur de la future prison de Haren: "La conclusion était qu'on va cacher certains points de fixation (des lits) et donc d'une certaine manière ce ne sera plus un lit de fixation."
D'autres conditions de détention sont également pointées du doigt. Les détenus de cellules de punition ont droit à une cour de promenade. Elles sont jugées trop petites et sans aucune installation sportive. Marc Nève explique : "C'est une unité relativement petite et étroite. Il y a très peu qui est prévu pour une vie sociale à l'intérieur. Dès son ouverture, la prison sera surveillée."
Premiers détenus pour septembre
Le CCSP recommande une remise en question complète du projet de cellules dites "time-out", "nues et sans vues". Il souhaiterait aussi savoir si une unité de vie entière sera bel et bien réservée spécifiquement aux mères détenues avec enfants et aux femmes enceintes détenues, et être davantage informé sur les aménagements spécifiques et adaptés aux mères détenues et aux enfants. À la suite de la fermeture des sections de haute sécurité de la quasi-totalité des établissements pénitentiaires en Belgique, un groupe de travail devait être mis en place afin de réfléchir aux offres de régimes différenciés.
De nombreuses inconnues subsistent
Le CCSP souhaiterait prendre connaissance des travaux de ce groupe et de l'état d'avancement de ceux-ci, ainsi que connaître la vision précise de l'administration pénitentiaire quant à cette section tant en ce qui concerne les profils et statuts des détenus qui y seraient placés, que quant au régime et à la gestion du personnel.
Il voudrait aussi être informé des détails du régime d'activités prévu dans cette section, à celui relatif au travail des détenus de cette section ainsi qu'à leurs contacts avec le monde extérieur. De nombreuses inconnues subsistent encore à l'heure actuelle quant au futur personnel pénitentiaire de la prison de Haren, affirme le CCSP. À terme, 724 équivalents temps plein devraient être occupés dans cet établissement dont la direction devrait être assurée par 23 directeurs. Le Conseil voudrait être informé de manière aussi complète et transparente possible sur l'état des lieux des ressources humaines d'ici à l'ouverture.
Les premiers détenus devraient arriver en septembre prochain.
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