Nos reporters se sont rendus ce samedi au Théâtre de poche, une salle de spectacle de la capitale. A la fin de la séance, les spectateurs, bien distanciés les uns des autres et les visages masqués, applaudissent. Un comédien monte alors sur scène et s'adresse directement à eux. "On apprend que vous serez les deux dernières séances comme ça. Je ne sais pas très bien quand on reprendra et dans quelles conditions, mais on a réellement besoin de vous", déclare Thierry Hellin.
Le spectacle en question devait être joué une semaine de plus, mais ce ne sera pas le cas. Un autre spectacle prévu au mois de novembre est également reporté. "Je crois que je vais pleurer quoi. Parce que la vie, c'est les théâtres, les concerts, le cinéma…", confie une dame à la sortie de la salle.
Financièrement ça ne va pas être évident
Le théâtre de poche, un théâtre public, tient le coup grâce à des subsides. Mais notre équipe a rencontré une autre troupe, qui n'a plus de subside depuis 3 ans. Elle a cependant pu jouer en extérieur cet été. Cet hiver, en revanche, ce sera plus compliqué. "On avait remplacé le spectacle à huit comédiens par un à cinq, pour essayer de correspondre à une forme économique dans la jauge imposée. Et là, c'est le coup de grâce", explique Patrick Chaboud, directeur de théâtre.
"J'avais prévu d'avoir au moins trois semaines de spectacles au mois de décembre. C'est un gros mois. J'ai une petite fille. Je vis seule avec elle et je dois assumer tout ça. Donc effectivement, financièrement ça ne va pas être évident", explique quant à elle Sophie D'Hondt, comédienne.
Octobre, novembre, décembre, ce sont les mois où on fait le plus d'entrées
Nos journalistes se sont également rendus au cinéma Palace de Bruxelles, pour les ultimes séances. Plusieurs sorties étaient prévues, comme un film sur la vie de Céline Dion durant la semaine de Toussaint. "Octobre, novembre, décembre, ce sont les mois où on fait le plus d'entrées", indique Eric Franssen, directeur général du cinéma.
Sur place, certains clients apprennent seulement les nouvelles mesures. "C'est un peu triste parce que vu le contexte actuel, on a besoin de se divertir et de voir autre chose", confie une jeune femme. "Les lieux de culture ce sont des lieux de vie, autant pour les enfants que pour les adultes. Je pense qu'un monde sans culture, ce n'est pas un monde viable", réagit un jeune homme.
Ce cinéma que nous avons visité pensait limiter sa fréquentation à 30%. Elle passe à finalement à zéro.
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