A Vilvorde, en périphérie Bruxelloise, le personnel d'un hôpital lance un appel à la population. Cette commune accueille plus de 125 nationalités différentes. Les soignants croulent sous les admissions et remarquent que la diversité de cultures pose parfois des difficultés dans la compréhension et l'application des mesures sanitaires.
Dans l'hôpital de Vilvorde que nous avons visité, deux personnes sont décédées du coronavirus ce vendredi. L’un de ces décès a provoqué un rassemblement spontané. Des proches sont venus se retrouver juste en face de l’entrée. "Trente personnes qui s'enlaçaient, qui pleuraient, sans masque, sans rien du tout, et moi je crois que ces gens n'ont pas compris le message", réagit Fatima El Boubsi, infirmière.
Dans certaines religions, on demande de ne pas oublier les parents
La commune le remarque: pour plusieurs familles, rester chez soi lors d’un tel drame relève de l’impossible. "C'est vraiment culturel, et c'est vraiment aussi religieux. Du fait que dans certaines religions, on demande de ne pas oublier les parents, de ne pas oublier les familles", explique Fatima Lamarti, échevine de la politique sociale et présidente du CPAS de Vilvorde (membre du CD&V, chrétiens-démocrates flamands).
Les familles parfois, semblent ne plus rien comprendre aux mesures qui se succèdent. "Comme ça dure longtemps, il y a certains jeunes qui ont laissé tomber. Ils ne croient plus, ils ne font plus d'effort", indique Faruk Akkus, conseiller communal à Vilvorde (CD&V).
L'appel de Fatima, infirmière
Le personnel médical tient à sensibiliser la population. L'infirmière que nous avons interrogée, Fatima, est par exemple tombée gravement malade durant la première vague. "J'ai été hospitalisée pendant deux semaines. Je n'ai pas vu mes enfants ni ma famille non plus. Donc ce message, je le fais passer à notre population de Vilvorde. S'il vous plait, faites attention", nous a-t-elle dit en pleurs.
Avec 48 patients positifs au virus dont quatre aux soins intensifs, cet hôpital de Vilvorde approche le seuil critique d’admissions. Il compte sur les habitants pour ne pas en arriver là.
Vos commentaires