Environ 60.000 personnes devaient partir en vacances en avion ce vendredi dans nos aéroports. Mais encore fallait-il ne pas rater son vol… En effet, les policiers des aéroports de Bruxelles et de Charleroi ont mené une grève du zèle. Cela veut dire que les contrôles ont été renforcés, provoquant pas mal de retard pour les voyageurs. Aucune action concertée n'est prévue pour ce week-end, même si des mouvements isolés restent possibles.
Après une journée de grève du zèle des policiers dans les aéroports, la situation semblait normalisée vers 19H. Plusieurs sources syndicales nous ont indiqué que les actions étaient suspendues dès ce vendredi soir jusqu'à dimanche et qu'aucun mouvement concerté n'était prévu pour ce week-end. Notre équipe a d'ailleurs pu constater, ce vendredi soir, que la plupart des syndicats avaient quitté l'aéroport de Bruxelles. Ils nous ont confié avoir atteint leur objectif, c'est-à-dire sensibiliser sur leurs conditions de travail.
Cependant, il n'est pas exclu que des actions isolées de la police fédérale aéroportuaire aient lieu car un préavis de grève court jusqu'au 1er décembre. Techniquement, la police aéroportuaire est donc toujours en droit de mener une action syndicale.
Même sans mouvement de grogne, il est conseillé aux voyageurs d'être prévoyant: il y aura beaucoup de monde dans les aéroports en vue des vacances de Toussaint. Pour les vols en Europe, prévoyez 2H à l'avance minimum. Si c'est un vol hors-Union européenne, prévoyez 3H au minimum.
Le fil de la journée: début des actions tôt ce vendredi matin
L'action a démarré ce vendredi matin à 6 heures, à l’entrée de l’aéroport de Zaventem. Rapidement, des files de voitures s’accumulent et vont jusqu'au ring avec parfois jusqu'à une heure d'attente. La police effectuait des contrôles aléatoires les véhicules. L'objectif? Ralentir le trafic. "Cela fait presque une heure. Moi, j’étais loin là-bas derrière. Je dois donner un paquet à quelqu’un et la personne va partir, je ne suis pas sûr de les retrouver", témoignait un automobiliste dans les bouchons. Ceux qui ont pris leurs dispositions le prennent avec plus de philosophie. "Non, on n’est pas en retard. On a pris les devants. On savait…", nous disait dans la matinée un couple.
Que demandent les grévistes?
La police mène cette grève du zèle pour dénoncer ses conditions de travail. Les syndicats de la police fédérale pointent en effet du doigt des négociations salariales au point mort et les économies que le gouvernement fédéral entend appliquer au budget de la police. Le manque de personnel est également source de mécontentement, tandis que la police ne dispose pas de suffisamment de temps pour vérifier les documents d'identité, pointent les représentants syndicaux. "On avait une promesse d'engagement, on devait en rediscuter parce qu'elle nous paraissait insuffisante et on a constaté qu’au conclave budgétaire, le gouvernement n'a pas pris ses responsabilités et qu'aucune revalorisation salariale aura lieu. Les policiers sont en colère", souligne Betty Masure, mandataire CGSP.
Les policiers vont simplement faire leur job mais en prenant le temps qu'il faut pour contrôler tous les documents
Plus tôt dans la matinée, les contrôles ont été renforcés pour les bagages, les documents d'identité et les passeports pour les vols hors Europe. "Le but est évidemment de montrer que les services de police sont trop peu nombreux et donc on va organiser des contrôles qu'on appelle pointilleux, c'est-à-dire que les policiers vont simplement faire leur job mais en prenant le temps qu'il faut pour contrôler tous les documents. Finalement notre job, c'est la sécurité des citoyens et des voyageurs", détaille Thierry Bolin, porte-parole SNPS (Syndicat National Police et Sécurité).
En fonction des moments de la journée, les voyageurs comptent en moyenne une heure d'attente supplémentaire. Ils sont nombreux à se montrer compréhensifs. "Je comprends les policiers parce qu’ils ont beaucoup trop de travail, ils sont trop peu de gens et je les comprends, je les soutiens", glisse une voyageuse. "On s'est organisé ce matin, on est parti assez tôt. On est parti à 6 heures alors que le vol est seulement à 12h10", dit un autre.
Des vols retardés, une centaine de personnes ont raté leur avion
Pour permettre à tous les passagers d’arriver dans les temps et de prendre leur avion, plusieurs vols ont été retardés. Vingt-cinq vols à destination de pays extérieurs à la zone Schengen ont subi des retards entre 20 minutes et 1h30. Une centaine de passagers ont manqué leur vol à l'aéroport de Bruxelles, a rapporté vendredi soir Nathalie Piérard, porte-parole de l'aéroport. L'aéroport de Bruxelles conseille à tous les passagers concernés de contacter leur compagnie aérienne afin de recevoir éventuellement une compensation ou de reprogrammer leur vol.
A Charleroi, des dizaines de passagers ont raté leur vol
Du côté de Charleroi, la situation s’était également normalisée vers 13 heures. Notre journaliste sur place, Corentin Simon, indiquait que le hall des départs de l’aéroport de Charleroi comptait encore de nombreux voyageurs et des files un peu plus longues qu’habituellement, mais a priori rien d’anormal pour un jour de départ en vacances.
Pour rappel, deux points posaient problème ce vendredi matin à Charleroi : d’une part, au niveau des ronds-points principaux donnant accès à l’aéroport. Des contrôles de police y étaient en effet organisés, bloquant l’accès des passagers qui devaient passer au compte-goutte. D’autre part, comme à Zaventem, cela coinçait au niveau du contrôle des documents pour les passagers devant quitter l’espace Schengen.
Conséquence de cela? A l’aéroport de Charleroi, plusieurs dizaines de passagers ont raté leur vol, notamment certains se rendant à Dublin, selon un porte-parole de l'aéroport de Charleroi (BSCA). "Nous tentons de prioriser au maximum le passage des voyageurs" en cette veille de congé d'automne, a indiqué le porte-parole de BSCA. "Nous recommandons aux voyageurs et voyageuses de venir à l'aéroport longtemps à l'avance", a ajouté le porte-parole.
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