Le gouvernement bruxellois s'est accordé jeudi matin sur la démolition du viaduc Reyers d'ici fin 2015.
Faut-il restaurer ou détruire le viaduc Reyers ? La question était posée depuis l'explosion du coût des travaux de réparation, démarré il y a quelques semaines: 4 millions d'euros au lieu de 2,5 millions d'euros. La réponse a été donnée ce jeudi matin par le gouvernement bruxellois: on le démolit et on réaménage toute la zone. Le viaduc devrait avoir disparu d'ici la fin de l'année prochaine. Le financement de ce chantier sera pris en charge par la Région et le département des Travaux Publics. Le chantier de percement d'un tunnel pour les trams et les voitures sous la place Meiser, prévu dans le cadre de l'accord de coopération avec l'Etat fédéral via Beliris devrait être entamé plus tôt que prévu, soit, en 2018, a précisé Pascal Smet, le ministre bruxellois des Travaux Publics
Explosion du coût des travaux
Le gouvernement bruxellois faisait sa rentrée jeudi matin lors d'une première réunion ordinaire depuis son installation à la veille des vacances parlementaires. Il avait notamment à son agenda un premier chantier d'envergure: la démolition ou la réparation du viaduc Reyers. Confronté à un coût supplémentaire du chantier de réparation entamé il y a plusieurs semaines, 4 millions d'euros au lieu de 2,5 millions d'euros, le ministre sp.a avait fait réaliser une étude de l'option de la destruction de ce viaduc construit dans les années 1970 et qui participe à la configuration des lieux sur le mode d'une autoroute urbaine.
La destruction du viaduc et le réaménagement du boulevard coûteraient 11 millions
On indiquait à une source proche du gouvernement que, selon l'étude, la destruction du viaduc et le réaménagement du boulevard engendrerait une dépense d'au moins 11 millions d'euros. Pascal Smet avait donc mis le dossier sur la table du gouvernement tout entier en raison de l'ampleur du dossier et de ses enjeux.
Tous pour la démolition
La majorité communale de Schaerbeek composée notamment de représentants FDF, cdH, et Ecolo s'était déjà prononcée à plusieurs reprises en faveur de la destruction de cette infrastructure héritée d'une conception de la ville des années '60. Deux de ces trois formations sont représentées au gouvernement bruxellois où c'était semble-t-il moins l'opportunité d'une démolition sur le principe que sur le moment et le timing qui faisait débat.
La Région bruxelloise s'est prononcée en faveur de la réalisation à terme d'un tunnel pour les tramways, et les voitures sous la place Meiser toute proche, mais sur le papier, pas avant quelques années (2019). Idem pour le réaménagement du quartier et le déploiement à terme, sur le vaste site occupé actuellement par la RTBF et la VRT, d'une "cité des médias" (450.000 m2) mais aussi de logements (250.000 m2) et d'un parc d'envergure régionale.
Chantier: un enfer dans les prochaines années ?
Certains craignent qu'en optant pour la démolition, et un réaménagement coûteux, le quartier soit confronté à des années de nuisances de chantiers ouverts à des moments différents en raison de l'obligation de procéder à la démolition du viaduc dans un délai plus rapproché.
D'autres considèrent que si l'on échappera pas à un décalage dans le temps entre les chantiers, il est possible de les rapprocher, notamment en anticipant d'un ou deux ans la réalisation du tunnel Meiser. Le surcoût apparent lié à un réaménagement des lieux sans viaduc ne sera selon eux que temporaire. L'entretien à moyen terme du viaduc qui a subi l'épreuve du temps grèvera davantage les finances régionales.
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