La situation sanitaire a contraint les hôpitaux bruxellois et liégeois à passer en phase 1B. Ainsi, tous les services de soins intensifs réservent désormais d'office 50 % de leurs lits aux patients Covid. Si un service est déjà rempli, un système de répartition entre les hôpitaux est censé s'appliquer. Sauf qu'il n'existe pas de réel plan de répartition. Plusieurs hôpitaux bruxellois le regrettent et nous expliquent pourquoi cela changerait tout.
Réservée aux cas de coronavirus, l'unité de soins intensifs de l'hôpital Saint-Pierre à Bruxelles compte pour l'instant six patients. Mais dans les prochaines heures, l’hôpital doublera sa capacité d’accueil comme le veut la phase 1B du plan d’urgence, avec de nombreuses conséquences à la clé. "L'impact immédiat est qu'avant nous pouvions assurer l'ensemble des autres soins, tous les soins aux patients non Covid. Maintenant que nous devons doubler cette capacité Covid, nous allons devoir faire des choix et réduire certaines activités non Covid. Ce que nous regrettons évidemment", explique Pierre Leroy, directeur général du CHU Saint-Pierre.
"Nous demandons un pilote dans l'avion"
Selon lui, la situation aurait pu être évitée : si les patients atteints de coronavirus étaient répartis intelligemment sur tout le territoire en fonction des lits disponibles, la phase 1B n’aurait peut-être pas dû être déclenchée à Bruxelles. "Nous demandons une coordination fédérale. Mais une vraie coordination, c'est-à-dire un pilote dans l'avion qui puisse répartir la charge Covid entre les différents hôpitaux, pour éviter que certains hôpitaux doivent déprogrammer certaines interventions et donc que certains patients subissent des conséquences directes", lance Pierre Leroy.
Pour l’instant, aucun plan de répartition national n’existe. Les hôpitaux doivent se débrouiller avec les moyens du bord. Le personnel estime perdre beaucoup de temps à organiser le dispatching des patients quand cela s’avère nécessaire. Le seul à pouvoir créer un tel plan au niveau national serait le nouveau ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke. Il dit attendre la fin du comité de concertation de ce vendredi pour envisager de nouvelles décisions.
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