Le Pacte des migrations de l'ONU a donné lieu à deux marches dans les rues de la capitale ce dimanche. L'une qui regroupe quelque 5.500 personnes, principalement des membres de groupes de l'extrême-droite flamande, et qui expriment leur désaccord avec ce texte. L'autre, qui réunit un millier de militants appelant à ne pas voir les réfugiés comme "un problème".
Environ 5.500 personnes se sont rassemblées ce dimanche midi à Bruxelles pour la "marche contre Marrakech", selon la police bruxelloise. Dès 11h00, les environs de la gare étaient déjà remplis de personnes opposées au pacte de l'Onu sur les migrations. Dans la foule, on pouvait apercevoir de nombreux drapeaux flamands et des slogans tels que "linkse ratten, rol uw matten" ("rats de gauche, reprenez vos matelas"). Le groupe de manifestants s'est dirigé vers la place Schuman en passant par le Mont des Arts. Vers 13h00, des représentants des organisations présentes y ont prononcé des discours, au pied des institutions européennes.
Les membres du Voorpost, un mouvement nationaliste flamand, ont scandé des slogans comme "linkse ratten, rol uw matten" ("rats de gauche, reprenez vos matelas"), "eigen volk eerst" ("notre peuple d'abord"), "geen jihad in onze staat" ("pas de djihad dans notre Etat"), "wij zijn het moe, grenzen toe" ("nous en avons marre, frontières fermées") et "Michel ontslag" ("Michel démission"), ce dernier étant adressé au Premier ministre Charles Michel qui a approuvé le pacte de l'ONU sur les migrations.
Parmi les manifestants se trouvaient notamment le fondateur du mouvement d'extrême droite Schild en Vrienden, Dries Van Langenhove, et deux caciques du Vlaams Belang, Tom Van Grieken et Filip Dewinter.
"La N-VA a encore annoncé la couleur hier avec une petite vidéo de Theo Francken"
La contre-manifestation d'ONG et d'organisations de gauche a, elle, réuni environ un millier de militants. Ceux-ci appellent à ne pas voir les migrants comme un problème mais plutôt à interpréter de cette manière la politique du gouvernement à leur encontre. C'est ce que ces militants ont déclaré ce dimanche depuis les bâtiments de la CGSP à Bruxelles, où a eu lieu leur rassemblement.
"La bonne nouvelle du jour, c'est que la marche brune a été autorisée, comme ça leurs masques tombent", a lancé Alexis Deswaef, administrateur de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés et ancien président de la Ligue des droits de l'Homme. "La N-VA a encore annoncé la couleur hier avec une petite vidéo de Theo Francken où il appelle à ne pas viser les migrants mais où il témoigne dans le même temps de son soutien à la marche contre Marrakech."
La Plateforme citoyenne a, entre-temps, fait en sorte que le parc Maximilien soit entièrement vide tant durant la nuit passée que ce dimanche matin. Les migrants ont tous été hébergés par des bénévoles. "Les manifestants d'extrême-droite avaient un agenda caché pour y aller et viser les migrants", justifie Alexis Deswaef.
"Ce ne sont pas les migrants le problème mais bien le système"
Les organisateurs de cette contre-manifestation entendent montrer à quel point une vaste mobilisation de l'extrême-droite est dangereuse car cela donnera, selon eux, le feu vert à des groupes comme Schild&Vrienden à, à nouveau, exprimer ouvertement leur message.
Ce rassemblement a reçu le soutien de l'organisation étudiante de gauche Comac, de la Ligue francophone des droits de l'Homme, de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés, de Vie Féminine et du syndicat socialiste FGTB-CGSP. Pour ces organisations, les questions d'asile et de migration au sein du gouvernement Michel I n'ont été que le paratonnerre de l'agenda social. "Le système capitaliste actuel est utilisé de manière abusive par le gouvernement", affirme ainsi Maxime Nys, de la CGSP. "Ce ne sont pas les migrants le problème mais bien le système. C'est trop facile pour ce gouvernement brun de blâmer les migrants."
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