Aucun client ne pouvait rentrer ce mardi matin dans le magasin de produits électroniques de la chaîne Mediamarkt au centre commercial Docks à Bruxelles. Un piquet de grève barrait l'entrée. En cause: des relations tendues entre syndicats et direction autour de licenciements dans le cadre d'une restructuration concernant plusieurs milliers de postes en Europe dont 450 postes au Benelux, nous a dit madame Benihlal, la déléguée syndicale CNE présente devant le Mediamarkt du Docks ce matin.Chaque mois, environ 10 postes auraient été supprimés en 2020 pour un total de 130 personnes sur l'année. A ce jour, nous dénombrons 27 licenciements en Belgique (9 au siège social de Zellik dans le Brabant flamand et 18 cadres dans des magasins du pays), nombre préalablement annoncé par le groupe et définitif selon Janick Desaedeleer, responsable presse Mediamarkt Bénelux. S'il on en croit cette dernière, il ne devrait donc plus y avoir de licenciement à venir.
Pour les syndicats, il s'agit d'une restructuration d'importance et donc les licenciements doivent se dérouler dans le cadre de la procédure Renault fixée par la loi belge. Mais la direction Benelux (il n'y a plus de direction belge mais une direction unique pour la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg) située à Rotterdam aux Pays-Bas estime que ce n'est pas le cas, nous a déclaré le syndicat CNE. Selon madame Benihlal, la direction approche individuellement chaque travailleur et lui propose une convention de licenciement à signer immédiatement, propos démenti par Madame Desaedeleer. Cette convention ne proposerait qu'une petite indemnité, nettement moindre que celle qui prévaudrait dans le cadre d'un plan Renault. Actuellement, les 27 travailleurs licenciés ont été approchés avec cette convention selon la déléguée syndicale. Pour rappel, le 31 mars dernier, le groupe avait confirmé la disparition prochaine de 27 postes. La porte-parole avait ajouté que l'entreprise tenterait de redéployer les personnes concernées ailleurs pour éviter les licenciements.
Dans le cas précis du licenciement au Docks Brussels, Janick Desaedeleer assure que le cadre était volontaire pour quitter son poste et que des négociations ont eu lieu, comme pour chaque licenciement d'ailleurs, ajoute-t-elle.
Plusieurs réunions ont eu lieu avec la direction mais, selon la CNE, celle-ci n'apporterait "que des réponses de Normands" à leurs innombrables questions. "La structure hollandaise de Mediamarkt ne respecte pas la loi belge, on est en révolte", a déclaré la déléguée syndicale.
"Surtout que depuis la crise du coronavirus, le chiffre d'affaires de l'entreprise a augmenté. Les indemnités publiques reçues pour affronter la crise servent à licencier des travailleurs", a dénoncé Latifa Benihlal à nos confrères de l'agence de presse Belga.
Mardi en début d'après-midi, un négociateur de Mediamarkt était attendu sur place.
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