Le procès de la cellule islamiste et djihadiste de Verviers se poursuit au tribunal correctionnel de Bruxelles. Ce jeudi, les prévenus assistaient au réquisitoire du Ministère Public, "un réquisitoire fouillé, détaillé qui taille en pièce certaines dénégations parfois absurdes des prévenus", a précisé notre journaliste Dominique Demoulin présente sur place. "Pour le procureur fédéral, ça ne fait pas l’ombre d’un doute: il s’agissait bien là d’une organisation structurée qui projetait un ou des attentats terroristes et à la lumière, dit-il, des attentats du 22 mars, compte tenu des armes et des uniformes trouvés dans la planque de Verviers, on peut penser que la cible était des policiers, estime Bernard Michel", poursuit Dominique Demoulin.
Treize prévenus sur seize sont allés en Syrie
"Avant de détailler les rôles de chacuns, le procureur général souligne deux points, poursuit Dominique Demoulin.
Premier point important: treize des seize prévenus sont partis en Syrie. Même si c’était pour des séjours courts, ceux-ci ne sont jamais anodins.
Deuxième point, il est difficile de faire une distinction entre ceux qui "préparent", les logisticiens, et ceux qui "frappent", les kamikazes. On l’a vu pour Paris, on l’a vu pour Bruxelles.
"C’est le cas ici par exemple pour Omar Damache, un Algérien qui a été arrêté en Grèce, qui est prévenu dans ce dossier, et on va retrouver son téléphone des mois plus tard sur un homme qui est arrivé en Europe en compagnie de deux kamikazes du stade de France. C’est montrer combien les attentats de Paris et de Bruxelles sont liés avec ce qui se préparait à Verviers", expose encore notre journaliste.
Mais si cette structure était bien organisée, elle faisait parfois preuve d’amateurisme. Ainsi dans l’ordinateur d’Abaaoud, on a trouvé un album photos souvenirs de Syrie. Des milliers de photos, dit le procureur, qui permettent aujourd’hui de confondre certains voyageurs belges ou français qui sont allés en Syrie.
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