Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné, mercredi après-midi, 21 des 22 prévenus dans le dossier relatif au vaste trafic de drogue qui se déroulait à la cité de logements Peterbos à Anderlecht. Dix-huit prévenus ont écopé de peines de prison entre un et six ans, certaines assorties d'un sursis complet et d'autres d'un sursis partiel. Une prévenue a écopé d'une peine de travail de 120 heures et deux autres prévenus ont bénéficié de la suspension du prononcé, simple pour l'un, probatoire pour l'autre. Enfin, le juge a prononcé des confiscations d'un montant total qui dépasse un million d'euros.
Le tribunal a considéré que six des condamnés avaient agi comme dirigeants d'une association de malfaiteurs active dans le trafic de drogue, avec la circonstance aggravante de vente à l'égard de mineurs d'âge. D'autres ont été reconnus coupables comme simples membres de l'association et trois prévenus ont été acquittés pour cette prévention mais reconnus coupables de détention illégale de stupéfiants. Plusieurs prévenus ont également été condamnés pour blanchiment d'argent. Par ailleurs, outre des confiscations très élevées, le tribunal a condamné quinze des coupables à des amendes pénales allant de 8.000 à 80.000 euros. Dans son jugement, le tribunal a notamment rappelé que le trafic de cocaïne est un fléau et, concernant le cannabis, qu'il est toujours considéré comme une infraction en Belgique. La cité de logements Peterbos à Anderlecht était connue pour être un repère de trafiquants de drogue. Ce trafic avait participé à transformer la cité et ses hautes tours d'appartements en zone de non-droit. En avril 2018, des agents de la Stib y avaient été agressés par une dizaine de jeunes. C'est ensuite une équipe de la chaîne télévisée flamande VRT qui y avait été la cible de violence.
En octobre 2018 puis en janvier 2019, des opérations de police avaient été menées dans ce quartier, après plusieurs mois d'observations policières et d'écoutes téléphoniques, dans le but de démanteler le réseau de trafic de drogue qui sévissait. De nombreuses personnes avaient alors été arrêtées.
Des acheteurs ont également été sollicités par la police pour identifier leur dealer sur photo. Les enquêteurs ont aussi procédé à des relevés d'empreintes digitales sur les armoires qui contenaient argent, drogue et arme dans des appartements de la cité. L'enquête révèle à ce propos que deux femmes ont accepté de mettre à disposition des armoires dans leur appartement, qui servaient de dépôt pour les dealers. L'une d'elles avait affirmé avoir reçu 350 euros par mois pour ce service, tandis que la seconde aurait reçu 700 euros par mois. Par ailleurs, lors des perquisitions, une somme d'argent de plus de 100.000 euros, une quantité de 600 grammes de cocaïne, deux kilos de cannabis et du matériel de confection de pacsons de stupéfiants avaient été saisis, entre autres. Une arme de poing - un pistolet neuf millimètres - avait également été retrouvée dans un appartement. Au total, il est question de dizaines de kilos de drogue et de centaines de milliers d'euros tirés des infractions, découverts dans des dizaines de sacs lors des différentes perquisitions.
Vos commentaires