Après l'électrochoc des attentats de Paris et ceux du 22 mars dernier chez nous, la police de Molenbeek a bénéficié de renforts au cours de ces derniers mois. 50 policiers fédéraux sont affectés aux missions de contrôles dans la commune. Dominique Demoulin et Benjamain Van Kelst ont suivi les équipes sur le terrain.
Anne est une policière fédérale et liégeoise, mais depuis quatre mois, elle sillonne les rues de Molenbeek. C’est cela, notamment, le plan Canal. "On ne voit pas des terroristes à tous les coins de rue comme on pourrait se l’imaginer", explique l’inspectrice au micro de Dominique Demoulin pour le RTLinfo 19H.
Tous les va-et-vient sont vérifiés
Adrien, lui, est inspecteur à la police locale de Molenbeek. Ce matin, à deux, ils contrôlent les nouvelles domiciliations. "Les gens ne pensent pas à mettre le nom sur leur sonnette, ni sur la boîte. Donc, du coup, on a assez de mal à les retrouver. On y va un peu au feeling", précise-t-il. Depuis le début de l’année, 5.200 personnes se sont installées dans la commune, presque autant ont déménagé et tous ces va-et-vient sont vérifiés.
"Les terroristes ou les radicalisés d’aujourd’hui ont été des petits trafiquants de stupéfiants"
Au service des stups’ aussi les services ont été renforcés. De 10, on est passé à 13 policiers. Quelques minutes avant que notre équipe les rejoigne, ils ont interpellé un dealeur en flagrant délit et cherchent à son domicile d’autres produits interdits. "Quelques dizaines de grammes de cocaïne, faut pas oublier que ce n’est pas négligeable, ce n’est pas des drogues douces, c’est des drogues dures", commente l’un des inspecteurs.
Trafic de drogue, terrorisme, à Molenbeek, on sait aujourd’hui que les deux univers peuvent se mêler. "Les terroristes ou les radicalisés d’aujourd’hui ont été des petits trafiquants de stupéfiants, comme ils ont peut-être été des petits voleurs ou ils ont peut-être été d’autres délinquants", fait remarquer Alain Rooms-Weyn, de la section stupéfiants.
Contrôles des commerces, ASBL et mosquées
À la tombée du jour, d’autres policiers locaux sont rejoints par les services de l’inspection sociale et de l’emploi. Leur cible : les commerces, les mosquées et les ASBL de la commune. Dans les deux commerces contrôlés, quatre illégaux sont interpellés. "C’est des gens qui veulent travailler, ils ne sont pas là pour voler. Ils ne vendent pas de la drogue. Faut savoir ce qu’il faut faire maintenant, soit aller travailler, soit aller faire des conneries", argumente l’un des commerçants contrôlés. "C’est effectivement une économie parallèle parce qu’on veut pouvoir protéger les gens qui travaillent de façon tout à fait réglementaire et de façon légale par rapport aux personnes qui profitent du système", explique Maïté Dubosc, de la section Ecosoc.
La police travaille, mais qu’en est-il des poursuites après ? La question taraude beaucoup de policiers.
Vos commentaires