Une nouvelle manifestation contre les mesures sanitaires a été organisée ce dimanche à Bruxelles. Selon les chiffres annoncés, il y a eu 500.000 participants selon les organisateurs, 50.000 d'après la police. Peu avant 15h, les forces de l'ordre ont demandé la dislocation de la manifestation. L'appel a été relayé par les organisateurs, mais des individus sont restés sur place et ont affronté la police. La police a finalement interpellé 230 personnes. Trois policiers et douze manifestants ont été emmenés à l'hôpital selon la police.
De nombreux mouvements, parmi lesquels World Wide Demonstration for Freedom et Europeans United for Freedom, ont appelé les citoyens européens en désaccord avec les restrictions sanitaires prises contre la pandémie de coronavirus à manifester ce dimanche après-midi à Bruxelles. Là où se trouvent les principales institutions européennes.
Le rassemblement était prévu depuis plusieurs mois. Les manifestants belges étaient invités à se rassembler dès 11h à la gare Bruxelles-Nord. Ils ont ensuite été rejoints par des personnes venues d'autres pays européens pour se faire entendre. "Contre le pass de la honte, c'est inadmissible, nous a confié une manifestante. Et contre cette muselière qu'on a mise. On ne voit même plus les sourires... C'est inhumain." "C'est de la société chinoise dont on ne veut pas, ajoute un homme. La fin de l'argent liquide, le contrôle, l'Etat total... C'est ça qui nous motive. Pour nous, Bruxelles, c'est important parce que c'est la Commission européenne, ce sont eux qui décident de tout."
Vers 13h45, le cortège est arrivé au Cinquantenaire, où des discours d'interlocuteurs belges et internationaux ont eu lieu sur le podium installé sous les arcades. Le rassemblement se composait de 500.000 personnes selon les organisateurs, 50.000 d'après les forces de l'ordre. Vers 15H, suite aux discours prononcés, la police a demandé la dislocation du rassemblement. Un appel relayé par les organisateurs. Malgré cela, les moments qui ont suivi ont été marqué par des affrontements et des violences.
70 arrestations, plusieurs blessés
Quelque 230 personnes ont été interpellées. Leur profil va de l'extrême-gauche à l'extrême-droite et certains venaient de l'étranger. L'analyse des images des caméras de surveillance se poursuit afin d'identifier d'autres individus, a précisé la ministre Annelies Verlinden.
Une équipe de BX1 agressée lors de la manifestation contre les mesures sanitaires
Une équipe de la chaîne de télévision régionale Bx1, composée d'une journaliste et d'une cadreuse, a été agressée lors de la manifestation de dimanche dans les rues de Bruxelles contre les mesures sanitaires, indique sur son site internet le média bruxellois, qui va porter plainte. "Alors qu'une de nos équipes filmait des personnes en train de déchausser des pavés, plusieurs individus sont intervenus violemment. Ces individus ont couru vers notre équipe en voulant les empêcher de prendre des images. Pour arriver à leur but, ils se sont mis à insulter, à bousculer notre équipe et à essayer de s'emparer de la caméra", détaille BX1.
Une manifestation calme, des affrontements violents à la fin
La manifestation en tant que telle s'est déroulée calmement, selon la police. Une fois le cortège arrivé à sa destination, dans le parc du Cinquantenaire, l'atmosphère est devenue plus tendue. Des protestataires s'en sont pris à des bâtiments et des véhicules dans le quartier européen. La façade et l'entrée d'un bâtiment situé à l'angle de la place Schuman et de la rue de la Loi ont également été vandalisées.
Des policiers violemment pris à partie
La police a alors fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour tenter de diriger les "400 à 500" récalcitrants vers le parc du Cinquantenaire. S'en est suivi un appel à la dislocation, qui n'a pas été respecté. Des images de violences envers la police circulaient dimanche après-midi sur les réseaux sociaux, montrant notamment des policiers retranchés dans une bouche de métro après avoir été pris à partie par des protestataires.
"Les policiers ont été clairement attaqués avec des objets lourds, notamment des poubelles, des barrières nadars, des pavés, etc. . Les émeutiers ont également attaqué une voiture de police. Le jeu du chat et de la souris avec la police s'est poursuivi ensuite dans l'avenue de Tervuren et ses environs", selon le communiqué de la police, estimant que les émeutiers ont "délibérément recherché la confrontation". La police ajoute qu'une enquête plus approfondie sera menée, pour laquelle une "task force judiciaire" sera mise en place.
Chacun est libre de manifester son opinion, mais notre société n'acceptera jamais la violence aveugle
"Notre société n'acceptera jamais la violence aveugle, et encore moins à l'égard de nos forces de l'ordre", a déclaré dimanche soir le Premier ministre Alexander De Croo via son porte-parole. "La liberté d'expression est l'un des fondements de notre société. Chacun est libre de manifester son opinion. Mais notre société n'acceptera jamais la violence aveugle, et encore moins à l'égard de nos forces de l'ordre. Les personnes impliquées ce dimanche seront poursuivies", selon la déclaration du Premier ministre.
La réaction du bourgmestre
"Ce qui s'est passé en fin de manifestation, le fait de s'en prendre à des biens mais aussi des personnes, et en particulier des policiers, physiquement est absolument inacceptable. On a déjà procédé à 50 arrestations. Je me suis concerté avec le procureur du Roi qui a décidé d'en faire une priorité. Nous allons analyser les images pour identifier les auteurs et j'espère qu'ils seront lourdement condamnés", a déclaré Philippe Close à notre micro.
"Il y a vraiment des moments très compliqués alors que la police était justement en train de faire son boulot, c'est-à-dire sécuriser les lieux. Il y a des gens qui sont vraiment venus chercher l'affrontement avec la police. Ils sont venus provoquer. Les images qui tournent maintenant sur la station Mérode ou ce qu'il a pu se passer dans le parc du Cinquantenaire sont vraiment des actes de provocation, pour venir blesser des policiers. Je ne peux évidemment pas l'accepter", a encore indiqué le bourgmestre. "Les forces de l'ordre sont là pour assurer notre sécurité et c'est ce qu'elles font tous les jours. L'objectif est à la fois de garantir la liberté d'expression, mais il n'est pas question de prendre la société démocratique en otage par des personnes violentes. Elles doivent être poursuivies".
Il est temps que l'on prône la liberté
Durant la marche, notre équipe sur place a interrogé des participants. "Je crois que les gens commencent à ouvrir les yeux", explique une manifestante. "Il est vraiment temps qu'on soit tous unis. On est tous des êtres humains et il est temps que l'on prône la liberté". Ce qu'elle réclame lors de cette marche? "Qu'on nous laisse tranquilles, qu'on nous laisse gérer notre santé comme on le veut et qu'on laisse nos enfants vivre et avoir une vie sociale".
Au travers de cette manifestation, les organisateurs disent défendre "la démocratie, les droits de l'Homme et le respect de la Constitution". Europeans United for Freedom estime sur son site internet que la propagation du Covid-19, la saturation des hôpitaux en rapport et le décès de personnes à la santé fragile ne justifient pas de déroger aux libertés fondamentales garanties par la démocratie. "La pire maladie que nous avons importée de Chine n'était pas le virus, mais le totalitarisme", selon son propos. Le mouvement critique aussi le manque de débat public en amont des décisions prises par les gouvernements sur base des conseils d'experts scientifiques.
Un discours partagé par les manifestants. "Réclamer la liberté, se battre contre ces politiques liberticides." "On est contre le pass sanitaire, contre le vaccin obligatoire et contre tout ce qui se passe, bien sûr. On veut être libres."
"Ensemble, on est plus fort"
Une manifestante venue de Huy s'est confiée au micro de notre équipe présente sur place. Elle a participé à toutes les manifestations précédentes, sauf une. Elle était satisfaite de savoir que des personnes d'autres pays rejoignaient les manifestants belges. "Ça prend de l'ampleur donc on se dit que ça va peut-être pouvoir avoir de l'impact et faire un peu réfléchir. Je pense qu'ensemble, on est plus fort." Si elle est là, c'est notamment à cause d'un "vaccin qui est toujours en test et qu'on nous oblige à nous injecter alors qu'on peut encore contaminer, qu'on ne protège pas les autres..."
Vos commentaires