Vincent Borrel gère "Street Shop", la première boutique à vendre du CBD en région bruxelloise. Il a ouvert ce magasin en juillet. Il a raconté à Pascale Hourman les difficultés rencontrées pour y parvenir.
De plus en plus de boutiques qui vendent du cannabidiol ouvrent en Belgique. Vincent Borrel gère "Street Shop" à Ixelles. Il a expliqué à Pascale Hourman à quel point il s'agit d'un "chemin plein d'embûches".
"C'est très compliqué au niveau juridique, car ce sont des lois qui sont encore très floues. Les lois nationales et les lois européennes se contredisent. Il faut jouer avec toutes ces lois et réussir à trouver un chemin et réussir à en faire notre commerce en toute légalité alors même que les autorités ne s'y retrouvent pas", a expliqué Vincent Borrel, gérant du "Street Shop" à Ixelles.
"J'ai eu deux perquisitions à ce jour. La première a été par l'AFSCA qui est venue me retirer les produits alimentaires (car il faut des dérogations que je n'ai pas pour tous les produits). J'ai aussi eu la police qui était là lors de la première perquisition qui m'a saisi des produits, mais ils m'ont été restitués après 6 mois. Donc même pour les autorités, c'est compliqué de savoir ce qui est autorisé ou pas. La deuxième perquisition s'est très bien passée. Ils ne m'ont rien pris. Ils m'ont donné un avis favorable. Ils m'ont dit que tout était ok", a ajouté le gérant.
Le deuxième cannabinoïde le plus étudié
"On est de nombreux commerçants à vouloir travailler dans le cannabis de façon légale car c'est un marché d'avenir et c'est quelque chose qui est en train de se démocratiser, car il y a la dé-diabolisation qui est en train de se lever. On se rend compte que c'est un produit de grande consommation comme un autre et moins dangereux que des drogues comme l'alcool et le tabac. Cependant, ces produits sont encore compliqués à commercialiser. Nous avons créé la Fédération du Cannabis Belge (la FECAB) pour trouver comment exercer en toute légalité", a-t-il précisé.
Le cannabidiol (CBD) est le deuxième cannabinoïde le plus étudié après le THC et a une concentration (en % de matière sèche) de 0,1-2,9 % . Il est présent dans trois médicaments : le Sativex, l'Epidiolex et le Cannador. Le cannabidiol module les effets du THC.(Wikipédia)
"Elle n'a aucun effet sur le cerveau. Elle ne va pas avoir l'effet de "défonce" comme on dit, mais elle aurait, d'après les professionnels de la santé, des vertus thérapeutiques et relaxantes", a détaillé Vincent Borrel.
"Le cannabidiol n'est pas du tout du cannabis"
Christos Doulkeridis, bourgmestre d'Ixelles (ECOLO), s'est exprimé sur le sujet au micro de Pascale Hourman. "On essaie de voir que le cadre légal tel qu'il existe est respecté. Rappelons de quoi on parle, le cannabidiol n'est pas du tout du cannabis donc il n'y a pas de substance psychotrope du tout. Donc il n'y a pas de base légale pour interdire la vente. Il n'y pas non plus de cadre légal pour réglementer ce type de magasins donc ça serait peut-être bien que le législateur fédéral puisse donner un cadre pour définir où ce type de produits peut être vendu et par qui", a expliqué le bourgmestre d'Ixelles.
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