Jürgen Conings, un militaire de 46 ans, probablement armé et donc jugé dangereux, est activement recherché principalement dans la province néerlandophone du Limbourg, non loin de la frontière avec les Pays-Bas. D'après des lettres retrouvées par les enquêteurs, cet homme fiché comme étant un sympathisant de l'extrême droite semble déterminé à s'en prendre à des représentants de l'Etat et à des virologues. Cet instructeur dans l'armée est soupçonné d'avoir dérobé plusieurs types d'armes à feu dans sa caserne avant de prendre la fuite.
Tous les projecteurs sont braqués sur lui.
Le mode opératoire de Jürgen Conings laisse penser qu'il a prémédité les événements, comme par exemple le vol des armes. Pour Michaël Dantinne, criminologue à l'Université de Liège, on peut même parler de "scénarisation". "Le fait d'envoyer ces lettres d'adieu, de clamer son amour à sa compagne, de prendre le soin de dire 'J'ai nettoyé la maison pour ne pas que l'on trouve des choses qui t'incriminent', d'avoir déposé ses décorations militaires sur la tombe de ses parents défunts, il y a une forme de scénarisation qui n'est pas loin de rappeler de ce que l'on a vu dans certains films. On est face à quelqu'un qui a muri et réfléchi son projet. On doit se poser la question 'Jusqu'où a-t-il réfléchi? Jusqu'où a-t-il été capable de créer des fausses pistes?'. L'acteur principal de ce film, c'est lui. Et pour le moment, cet effet-là est rencontré puisque tous les projecteurs sont braqués sur lui. Il est donc en ce moment le héros du film qu'il est en train d'écrire", souligne le criminologue.
Si ça avait été un profil tel que celui-ci, on l'aurait déjà retrouvé
Jürgen Conings aurait donc imaginé tout un scénario. A-t-il pris la tournure attendue? Les plans du fugitif se déroulent-ils comme prévu? "La question est de savoir si c'est quelque chose de minutieusement préparé avec des fausses pistes et autres, se plaisant à balader les services de sécurité. Ou avait-il un scénario bien rodé qui s'est heurté à une impossibilité de le concrétiser? C'est difficile à dire pour l'instant. On n'est pas face à quelqu'un de totalement impulsif qui serait irrationnel. La meilleure preuve, c'est que si ça avait été un profil tel que celui-ci, on l'aurait déjà retrouvé", analyse Michaël Dantinne.
Cherche-t-il une autre cible?
Jürgen Conings a proféré des menaces à l'encontre de Marc Van Ranst. C'est la raison pour laquelle le virologue et sa famille ont été mis en sécurité par les forces de l'ordre. Le militaire a également menacé de s'en prendre à des symboles de l'État, à une mosquée ainsi qu'à des personnalités. "En fait, on voit qu’on est occupé à baliser les cibles classiques de terroristes d’extrême droite. Et ça laisse à penser que, s’il avait un projet ciblé, par exemple sur Marc Van Ranst, il est peut-être aujourd’hui, parce qu’il n’aurait pas pu, et ce sont des hypothèses, l’accomplir, en train de rechercher une autre cible. D’où la démarche des autorités en termes de protection large, de ce qui pourrait former l’objet de son projet d’attentat", indique Michaël Dantinne.
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