Hamid A., l'inspecteur de Malines qui avait reçu un "tuyau" en novembre qui aurait pu conduire à la dernière planque de Salah Abdeslam, a déposé plainte contre ses supérieurs, rapportent lundi De Standaard et Het Nieuwsblad.
Hamid A., l'agent de police de Malines qui en novembre dernier avait reçu des informations sur l'habitation où Salah Abdeslam fut arrêté en mars, avait des difficultés avec les règles internes régissant la gestion et le partage des informations, a indiqué lundi soir son chef de crops, Yves Bogaerts, sur le plateau de "Ter Zake" (VRT).
Il reproche à son chef de corps de ne pas avoir pris au sérieux les informations qu'il avait obtenues
Cet inspecteur a déposé plainte contre la police de Malines. Il reproche à son chef de corps de ne pas avoir pris au sérieux les informations qu'il avait obtenues concernant les occupants de la maison de Molenbeek où le terroriste présumé fut interpellé. En novembre 2015, Hamid A. avait appris que le neveu d'Abdeslam était en voie de radicalisation. Il rédigea alors un rapport où il faisait le lien entre Abdeslam et son neveu, mais aucune suite ne fut donnée à ses informations, son corps de chef les jugeant peu fiables, selon lui.
Menacé par des djihadistes?
L'inspecteur se dit menacé par des djihadistes depuis que l'information selon laquelle il a dressé ce rapport est sortie dans la presse fin mars. "J'ai peur, ma vie est devenue un calvaire. Je suis grillé parmi mes sources et mes collègues à la police me regardent de travers. J'ai toujours été fier de mon travail, mais le chef de corps m'a transformé en paria", explique-t-il.
"Plusieurs problèmes se posaient quant à la source de l'information et sur la manière d'évaluer sa véracité"
Interrogé lundi soir par la VRT, M. Bogaerts avait, selon lui, une très bonne relation avec l'agent. "Depuis 2014 (moment où l'intéressé s'est absenté pour raisons médicales), je ne l'ai plus revu. Je n'ai jamais reçu le message comme quoi il voulait me parler de problèmes quelconques". Selon l'officier, l'information sur la possible planque d'Abdeslam fut bien partagée. "Nous avons rédigé un rapport confidentiel aux autorités judiciaires pour savoir comment agir. Plusieurs problèmes se posaient quant à la source de l'information et sur la manière d'évaluer sa véracité".
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