Plus de 45% de Flamands votent pour la N-VA ou le Vlaams Belang, deux partis séparatistes, des drapeaux flamingants sont distribués au festival Pukkelpop… Que se passe-t-il en Flandre? C'est la question qui a été posée ce matin à Sammy Mahdi, président des jeunes CD&V, sur Bel RTL.
"Cela m'inquiète, et pas seulement au niveau flamand, mais au niveau belge, explique Sammy Mahdi, président des jeunes CD&V. Je pense que les résultats ont prouvé que beaucoup de Belges sont tristes et ne croient plus en la politique. Quand on vote pour le Vlaams Belang, je pense que, pour une grosse partie, ce ne sont pas seulement des gens qui sont xénophobes. Il y a une grosse partie qui en a ras-le-bol qu'au niveau politique, rien n'avance, rien ne va dans le bon sens. Au niveau francophone, je pense que les personnes qui votent pour le PTB vont dans le même sens."
La Flandre se radicalise-t-elle ? "La Flandre est à la recherche d'une identité dans une période de super diversité. Est-ce une bonne chose que la N-VA et le Vlaams Belang poussent chaque fois sur cette identité flamande d'une façon très négative ? Je ne pense pas. Il faut savoir aussi que ce qui s'est passé au Pukkelpop a été coordonné par le Vlaams Belang."
Qui est responsable de cette radicalisation ? "On est tous responsable parce qu'on n'a fait que se disputer pendant 5 ans. Les gens en ont ras-le-bol et votent pour un parti extrême, pas seulement pour les idées qu'il propage. Il faut essayer de faire attention à ce qu'on fait parce que l'histoire nous a déjà prévenu quelque fois que ça peut parfois aller dans le mauvais sens."
Un appel à Elio Di Rupo
Sur l'antenne de Bel RTL, Sammy Madhi a également appelé le président du PS Elio Di Rupo a répondre à l'invitation de la N-VA d'ouvrir des discussions dans la perspective de la formation d'un gouvernement fédéral. "En Flandre, le chef du plus grand parti (Bart De Wever N-VA, ndlr) ne fait que dire qu'il est en attente d'un coup de fil, ou au moins d'un SMS d'Elio Di Rupo. Il (le président du PS) pourrait au moins débloquer cette idée reçue qui existe en Flandre que du côté francophone, il y a cette arrogance de refuser de discuter avec le plus grand parti. Si Elio Di Rupo envoyait le message aux Flamands qu'il accepte de se réunir, cela pourrait débloquer une grosse partie du pays."
Les nationalistes flamands de la N-VA ont à plusieurs reprises appelé le PS à ouvrir des discussions. Les socialistes francophones l'ont toujours refusé. "Nous respectons le choix de Bart De Wever en Flandre (de constituer une majorité avec le CD&V et l'Open Vld). Mais je veux être clair. Le PS veut une politique plus sociale et plus juste aussi au niveau fédéral", avait réagi sur Twitter Elio Di Rupo après l'annonce de l'ouverture des négociations en Région flamande. "S'imaginer que le PS pourrait faire l'appoint et dépanner les anciens partenaires de la coalition suédoise pour former un gouvernement fédéral, relève de l'illusion."
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