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Nombreuses réactions contre des commentaires racistes après la mort d'un ado au Maroc

Nombreuses réactions contre des commentaires racistes après la mort d'un ado au Maroc
 
 

De nombreux responsables politiques flamands, dont deux ministres, se sont indigné mardi des commentaires racistes qui sont apparus sur les réseaux sociaux après de décès d'un adolescent d'origine marocaine lors de ses vacances au Maroc. Une députée fédérale a suggéré à la commune de Genk de déposer une plainte. "Les commentaires parfois haineux sur les médias sociaux montrent qu'il y a encore beaucoup de travail (à effectuer) pour parvenir à une citoyenneté partagée et à une société inclusive", a indiqué le ministre-président flamand, Geert Bourgeois (N-VA), dans une réaction adressée à l'agence Belga. Ramzi Mohammad Kaddouri, âgé de 15 ans et domicilié à Winterslag (Limbourg), est décédé samedi des suites d'un accident de quad survenu lors de ses vacances au Maroc. Des commentaires à connotation raciste ont fleuri sur les réseaux sociaux, affirmant notamment: "il était en congé dans son pays d'origine, il donne le bon exemple" ou encore "depuis quand un baiseur de chèvres est-il un Flamand? ".


"Nous ne pouvons pas le laisser passer"

"Les personnes qui utilisent un tel langage offensant feraient mieux de se regarder dans un miroir", a rétorqué M. Bourgeois, en exprimant ses condoléances à la famille de Ramzi Mohammad. "Ramzi est effectivement un jeune Flamand qui a été arraché bien trop tôt à la vie", a poursuivi le ministre-président. Le ministre des Médias, Sven Gatz (Open Vld), a lui aussi dénoncé mardi les réactions racistes à ce décès. "Ces personnes doivent être aidées mais ne le peuvent/veulent sans doute pas", a-t-il dit. M. Gatz a qualifié l'attitude de auteurs de ces commentaires - souvent cachés derrière un pseudonyme - de "racisme maladif". La députée Zuhal Demir (N-VA) a pour sa part suggéré à la ville de Genk de déposer une plainte auprès d'Unia, le service public de lutte contre la discrimination et de promotion de l'égalité des chances (anciennement Centre interfédéral pour l'égalité des chances). Ce qu'envisage de faire le collège des bourgmestre et échevins de la ville, a indiqué le maïeur de la commune limbourgeoise, Wim Dries (CD&V). "Nous ne pouvons pas le laisser passer", a-t-il dit. M. Dries a ajouté que les autorités de Genk examineraient la question après le retour de la famille de l'adolescent du Maroc, d'ici quelques jours.


La NVA pointée du doigt

Plusieurs mandataires nationalistes flamands ont exprimé leur indignation. Ces réactions ont suscité une certaine perplexité du côté francophone, particulièrement dans les rangs écologistes. Les déclarations de certains élus N-VA ont régulièrement suscité la polémique parce qu'elles étaient jugées, par une partie de la classe politique au moins, populistes: la façon dont le président Bart De Wever a stigmatisé les Berbères, le jugement du ministre Jan Jambon sur une "partie significative" des musulmans en liesse après les attentats ou les interrogations de Theo Francken (encore député) sur la valeur ajoutée de certaines immigrations, notamment marocaine ou congolaise. "Après avoir soufflé sur les braises et normalisé une parole indigne, certains pleurent des larmes de crocodile...", a lancé sur twitter la co-présidente d'Ecolo, Zakia Khattabi, rejointe par son collègue Patrick Dupriez: "Le #NVA sème la xénophobie à tous vents et s'étonne de récolter du racisme..." M. Francken a joint sa voix au choeur des indignés. "Il y a des jours où, en tant que nationaliste flamand, je me sens tout petit", déclare-t-il dans un tweet, malheureusement accompagné du hashtag 'mongolen', vite retiré après qu'un internaute lui a fait remarquer que le choix de ce mot était pour le moins malheureux.


Unia ouvre un dossier

Par ailleurs, 'Unia' ouvre un dossier relatif aux propos de haine échangés sur les réseaux sociaux après le décès d'un adolescent d'origine marocaine, a annoncé mardi l'ex-centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme. Unia a reçu plusieurs signalements de propos qu'il qualifie d'"abjects" et qui sont stimulés par une page Facebook coutumière des dérapages à caractère raciste et tenue par la "Vlaamse Verdedigings Liga". Le centre a d'ailleurs déjà déposé plainte contre cette "Ligue de défense flamande" en avril 2015 pour des faits similaires et transmettra ce nouveau dossier au parquet pour la compléter. "Nous sommes bien entendu choqués par la teneur de ces commentaires, mais nous ne sommes malheureusement plus étonnés. De plus en plus, on peut lire de tels propos influencés par l'actualité, en particulier vis-à-vis de la communauté musulmane", a expliqué le directeur, Patrick Charlier. En 2015, Unia a reçu 654 signalement de faits impliquant des médias, qui ont donné lieu à l'ouverture de 365 dossiers; 92% de ces dossiers concernaient des messages de haine sur Internet. Unia invite les citoyens à réagir également eux-mêmes face à de tels propos. "Heureusement beaucoup des gens ont déjà réagi et montré leur indignation", constate-t-il. Les citoyens peuvent également saisir les systèmes de modération ou de contrôle de ces médias et adresser un signalement à Unia.


 

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