Le père de la gérante de la crèche 'tSloeberhuisje, dans la commune gantoise de Mariakerke, a été placé sous mandat d'arrêt par un juge d'instruction pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, a indiqué samedi matin le parquet de Flandre orientale. La gérante a, elle, été libérée sous conditions.
Une petite fille de six mois qui avait été grièvement blessée mercredi alors qu'elle se trouvait dans cette crèche avait dû être hospitalisée. Elle avait finalement succombé à ses blessures. Jeudi matin, l'hôpital universitaire de Gand (UZ Gent) avait informé le parquet local qu'un bébé avait subi un grave traumatisme cérébral dans des circonstances peu claires. Le service médical d'urgence avait transporté la fillette au service des urgences la veille, après un appel de la crèche de Mariakerke. L'enfant était en danger de mort aigu et le parquet a finalement communiqué son décès vendredi. Le parquet de Flandre orientale avait désigné jeudi un médecin légiste et le juge d'instruction a fait mettre la crèche sous scellés. Une enquête approfondie y a eu lieu et trois de ses responsables ont été interpellés: la gérante, son père ainsi qu'une collaboratrice. Ils ont passé la nuit en détention avant de comparaître vendredi devant le juge d'instruction. Ce dernier a décidé de placer le père sous mandat d'arrêt pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et d'inculper la gérante homicide involontaire. Celle-ci a toutefois été libérée sous conditions. Quant à la collaboratrice de la crèche, elle a été relâchée. D'après l'enquête, l'enfant serait décédée après avoir été secouée. La police suspecte le père de la gérante de la crèche. Une autopsie de la petite victime doit encore aider à faire la lumière sur les causes du décès.
Depuis 2015, plusieurs rapports d'inspection ont relevé des plaintes de parents envers le père, qui travaillait comme surveillant à la crèche. Ils dénonçaient des violences physiques envers les enfants, mais la gérante a toujours rejeté ces accusations. Dans un rapport de septembre 2019, il est indiqué que la responsable affirme "avec certitude que son père ne maltraite pas les enfants. Elle est également présente à la garderie pendant la majeure partie de la journée. Ce n'est que le matin qu'il arrive que le père soit seul avec les enfants pendant environ une heure, mais si quelque chose s'était passé, elle l'aurait remarqué à son arrivée". De plus, les parents qui amènent leurs enfants à cette heure-là l'auraient aussi remarqué, argumentait la responsable de la crèche dans ce rapport. Selon la gérante, les enfants appelaient même son père "papy" lors de la dernière inspection. Cette dernière devrait revenir quand son père est là pour voir comment il s'occupe des enfants, a pointé la responsable.
L'agence flamande de la petite enfance Kind en Gezin a déclaré que la crèche était sous la loupe de l'inspection depuis 2015, l'établissement ayant subi 10 contrôles. La gérante niait néanmoins tout problème, pointant du doigt les parents. Ce n'est qu'en 2016 que Kind en Gezin a imposé une suspension temporaire de l'accueil à la garderie, en raison d'une preuve manquante sur le fait que l'électricité était aux normes.
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