Avec les interdictions de se rendre dans certains communes de la Côte, à chaque fois, c'est la trop forte affluence qui est pointée du doigt par les bourgmestres des communes concernées. Dans les chiffres, cela se vérifie-t-il? Y a-t-il vraiment plus de monde à la Côte belge cette année? Notre rédaction a démêlé le vrai du faux avec Laxmi Lotta et Elisabeth Wouters.
Après la bagarre survenue à Blankenberge ce week-end, certains bourgmestres assurent que l’affluence est trop importante sur la Côte. Alors, y’a-t-il réellement trop de monde sur le littoral? Nous avons posé la question à Westtoer, l’organisme chargé du tourisme en Flandre occidentale. Les années précédentes, lors d’une belle journée ensoleillée, on a compté 200.000 touristes d’un jour sur l’ensemble de la Côte. Il y en avait 142.000 vendredi dernier et 175.000 samedi. Ce nombre est retombé à 75.000 dimanche après les décisions d’interdire la plage aux vacanciers d’une journée à Blankenberge ou Knokke. L’affluence est beaucoup moins importante en semaine nous indique Westtoer.
Par ailleurs, un contrôle basé sur l’origine est-il légal? L’interdiction à Blankenberge a mené hier à des contrôles policiers sur la route et dans les transports en commun. "Le profil, ce sont des jeunes de Bruxelles et c'est tout", a indiqué Philip Denoyette de la police de Blankenberge.
La police a décidé donc de cibler un type de population lors de ses contrôles, mais cela est-il légal? "Clairement pas", explique Olivia Venet, présidente de la ligue des droits humains. "Le profilage ethnique ou cibler des personnes en fonction de l'endroit où ils sont nés ou de l'âge qu'ils ont n'est pas une justification légale suffisante. J'invite ces jeunes qui font l'objet de ce type de mesures à rapporter ces faits sur le site 'policewatch' pour en faire état, pour le dénoncer. Le cas échéant, il y a lieu de porter plainte, d'utiliser les moyens légaux pour critiquer cette décision et faire établir par un juge que c'est illégal."
En ce qui concerne la décision des bourgmestres de bannir les touristes d’un jour, tout particulier peut saisir le Conseil d’Etat s’il estime que cette interdiction n’a pas lieu d’être.
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