À Charleroi, les autorités ont mis en place un plan hivernal pour venir en aide aux sans-abri. Les lieux d'accueil adaptent leurs horaires d'ouverture et augmentent leur capacité d'accueil. Jean-Pierre, Baptiste, Sébastien et Luciano se confient sur la situation qu'ils traversent.
Le plan Grand froid est activé depuis novembre, notamment à Charleroi. Ce weekend, les températures ont plongé. Pour Jean-Pierre, les parcs de Marchienne-au-Pont sont devenus ses points de chute. Il est cuisinier de formation et espère retrouver un emploi dans ce domaine. L’homme de 56 ans a quitté sa tente ce dimanche matin. Il s'agit de son seul toit depuis 4 mois. Cette tente est installée près de son ancien domicile. Après une nuit compliquée, il se réchauffe entre les murs de l’association "Comme chez nous", un centre d'accueil de Marchienne-au-Pont.
"Je me chauffe avec des bougies"
"Surtout les moments comme maintenant. Ils sont vraiment pénibles", dit Jean-Pierre. "Hier soir, à 20h, il y avait du brouillard. On ne voyait plus rien du tout. Tout est gelé. Le matin, quand je me lève je me chauffe avec des bougies pour m'habiller et puis on est reparti dans le froid", précise notre témoin.
La situation n'est pas beaucoup plus facile pour Baptiste, 19 ans. Trouver du travail, avec la crise sanitaire est impossible. Il est à la rue depuis 1 an. Cet hiver lui semble bien plus rude que le premier. "Pour se réchauffer, on va au Rebond (centre d'accueil) et si ce n'est pas ouvert, on fait des tours de métro. Il n'y a que ça à faire", confie le jeune homme. "Il y a beaucoup de galères, mais il faut garder le moral", dit Baptiste.
Sébastien, sans-abri, explique que s'endormir dehors dans le froid est dangereux. "Si on n'a pas une bonne santé, on peut y passer".
C’est le 1er hiver de galère pour Luciano, 18 ans. L’urgence du logement s’ajoute à celle de l’emploi. "J'ai peur du froid, j'ai peur d'y passer un jour aussi. Il faut que l'état fasse quelque chose", alerte le jeune homme.
La crise sanitaire complique la situation
Pour Magali Dupont, éducatrice de l’association "Comme chez nous", la crise sanitaire complique beaucoup la situation "en termes de disponibilité". "Il y a certains services qui ne fonctionnent que sur rendez-vous ou à distance. Hors, eux n'ont pas forcément accès au téléphone ou à un ordinateur. Ca complique vraiment les choses", dit-elle.
Les lieux d’accueil adaptent leurs horaires d’ouverture. Il y a aussi plus de lits disponibles, pour dormir à l’abri. Dans le centre d'accueil de jour, on peut poser son sac, retirer sa veste et se laver. Chaque jour, une cinquantaine de personnes à la rue se retrouvent ici, un lieu qui représente bien plus qu’un chauffoir pour ces compagnons d’infortune.
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