Dans les prochains mois, quelque 600 réfugiés devraient arriver à Mouscron. C’est beaucoup trop, estime un collectif qui a réuni 150 personnes aujourd’hui dans les rues de la ville. Ils ont défilé calmement pour montrer leur opposition. Une manifestation à laquelle s’est invitée l’extrême droite.
"On est chez nous, on est chez nous", scandent les manifestants. L’inquiétude et la peur de l’autre. 600 migrants dans une petite ville frontalière, c’est trop pour ces marcheurs aux revendications très diverses.
"J’ai peur qu’ils prennent notre travail"
"On trouve des sous pour aménager un bâtiment ? Pourquoi on ne l’a pas fait plus vite pour les gens de Mouscron qui ont demandé des bâtiments ? Et les jeunes qui voulaient des logements ?", demande un homme âgé
"J’ai peur qu’ils prennent notre travail", explique une jeune fille. "Il y en a déjà plus pour nous, on se bat déjà nous pour travailler donc on pense à nous et à notre avenir."
Mauvais pour l'image et le message
Deux petits kilomètres de marche à travers la ville. 150 personnes parmi lesquels des représentants de l’extrême-droite. C’est moins qu’attendu et pour les organisateurs, c’est mauvais pour l’image et le message.
"Je m’attendais à plus de monde", regrette Nelson, organisateur de la marche. "Le problème est que beaucoup de monde n’ose pas venir, de peur de donner une image comme celle qu’on est peut-être en train de donner, de raciste, ce qui n’est vraiment pas le cas, pour ma part. Je pense que si plus de gens étaient venus aujourd’hui, ils auraient compris peut-être la signification de la marche."
120 agents pour 150 manifestants
Un déploiement policier digne d’un match à risque. 120 agents, certains dépêchés de la cavalerie de la réserve fédérale. Les risques de débordements étaient réels.
Finalement, hormis quelques slogans scandés devant le refuge, le travail de la police est réduit au strict minimum et il continuera ses prochains jours. "On sent les Mouscronnois inquiets, comme partout ailleurs", explique la porte-parole de la police de Mouscron. "Ils ont peur de l’inconnu, peur de l’insécurité subjective, peur de ce qui se dit. Je pense qu’effectivement il faudra du temps… Ca passe ou ça casse !"
Certains se mobilisent pour faciliter l'intégration
Les premiers arrivants dans l’immeuble géré par un groupe privé sont attendus avant la fin du mois. Des Mouscronnois, beaucoup plus discrets, eux, se mobilisent pour faciliter leur intégration.
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