La Belgique manque toujours autant de places dans les crèches. Quand un établissement ferme, c'est un vrai casse-tête pour les parents. À Gerpinnes, c'est la situation connue par une trentaine de familles.
Malgré des dizaines d'appels, la réponse reste la même : pas de place avant au moins septembre 2023. "On panique. J'ai regardé pour faire une pause carrière mais mes revenus sont trop bas pour la vie actuelle", nous confie une jeune maman.
Les parents d'une crèche située à Gerpinnes ont appris que la structure fermait définitivement ses portes à partir de ce 4 juillet. Il leur faut désormais une autre structure pour accueillir leurs enfants. "J'en ai appelé une quinzaine environ. J'habite Gerpinnes et je travaille à Charleroi. J'ai d'abord orienté sur Gerpinnes puis sur Charleroi. On élargit de plus en plus mais il faut penser aux prix du carburant", souffle Gaëlle.
Céline Maheur avait lancé sa crèche privée il y a près de 10 ans. Mais financièrement, impossible de continuer. Elle a tout tenté pour trouver de l'aide. En vain. L'incompréhension pour elle dans ce contexte où les places manquent cruellement. "J'ai essayé jusqu'au bout. J'ai alerté plusieurs fois l'ONE. Je leur ai proposé plusieurs solutions qui m'ont toujours été refusées. J'ai alerté la commune mais nous n'avons reçu d'aide de personne. Je suis désespérée", s'attriste cette directrice.
On a besoin de places d'accueil
À l'Office de la Naissance et de l'Enfance (ONE), on est conscient du problème. "Il y a davantage de femmes qui travaillent, les grands-parents sont également moins disponibles, on habite aussi beaucoup plus loin de sa famille proche. Donc on a besoin de manière tout à fait sûre de laisser son enfant dans un endroit où il va être bien. Donc on a besoin de places d'accueil", assure Sylvie Anzalone, porte-parole de l'ONE.
En Fédération Wallonie-Bruxelles, il y a des places pour accueillir 37% des enfants âgés de 0à deux ans et demi. En fonction des endroits, les disparités sont importantes. À Charleroi par exemple, ce taux est de 28%. Il y a donc des places pour moins d'un enfant sur trois en âge d'intégrer un milieu d'accueil. "Les provinces les plus concernées restent toujours le Hainaut et Liège et Bruxelles-capitale. Dans les périphéries, on voit que des parents auraient vraiment aussi besoin de places d'accueil", précise la porte-parole.
D'ici 2025, 5.200 places seront créées mais cela ne sera toujours pas suffisant.
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