Chaque année, l'enlèvement et le traitement des dépôts clandestins coûtent 2 millions d’euros à la ville de Charleroi. Cela représente 12 000 tonnes de déchets par an, un vrai fléau pour les autorités communales, qui ont pourtant tout essayé pour lutter contre ces incivilités. Nos journalistes Ludovic Delory avec Gaëtan Zanchetta se sont rendus sur place.
Chaque année, Charleroi dépense 2 millions d'euros pour la prise en charge des dépôts sauvages. Devant l’hôtel de ville, un passant jette son mégot sur la voie publique : un acte pour lequel il risque jusqu’à 250 euros d’amende. Mais il n’y a pas que les cigarettes. Chaque semaine, Franky et son équipe ramassent des déchets clandestins sur une trentaine de points noirs recensés sur le territoire Carolo. "A l’heure actuelle on a vraiment un sentiment d’impuissance, franchement je ne vois pas la solution. Plus de répression, mais pour ça il faut plus de matériel humain et plus de matériel technique aussi", déplore Franky. Chaque année, l’enlèvement et le traitement des dépôts sauvages coûtent 2 millions d’euros à la ville de Charleroi. Difficile de lutter contre l’incivisme ! Les caméras de surveillance placées aux endroits stratégiques ? Risque d’atteinte à la vie privée. Les agents cachés dans des véhicules banalisés ? Coût trop élevé. Quant aux amendes administratives, elles ne sont pas dissuasives pour tout le monde.
"Toucher et frapper là où ça fait mal : au portefeuille"
Face à la gare de Marchienne-au-Pont à Charleroi, un terrain privé sert régulièrement de dépotoir. Mais comptant de strictes conditions juridiques, la ville peut "imposer le nettoyage du terrain par une société et refacturer ensuite l’ensemble au propriétaire du terrain. Si le propriétaire ne s’exécute pas, il peut voir son bien saisi et vendu de manière à payer le nettoyage du bien", nous explique Cyprien Devilers, échevin de la propreté pour la ville de Charleroi. Pas d’impunité pour les pollueurs, des agents constatateurs seront chargés de renforcer la répression. "Nous travaillerons notamment les aspects propreté, et nous visons très clairement les pollueurs, nous voulons les faire payer. Toucher et frapper là où ça fait mal, c’est-à-dire au portefeuille", affirme l’échevin.
Dans les grandes villes, la prévention ne suffit plus : les habitants sont invités, via une ligne verte, à signaler les dépôts clandestins.
Vos commentaires