La cour d'assises du Hainaut a jugé, mercredi, Jean-Gabriel Matterne coupable de l'assassinat de Tay Cruz, commis le 8 mai 2017 à Bléharies (Brunehaut). Ce jour-là, il a drogué la prostituée brésilienne, enceinte de ses oeuvres, avec des somnifères. Il l'a ensuite embarquée dans sa voiture, l'a étranglée et a déposé le cadavre dans un fossé. Il a ensuite bouté le feu au corps. L'accusé était en aveux. La débat sur la peine aura lieu jeudi.
Les jurés ont mis une heure à peine pour rendre un verdict, estimant que l'acte d'accusation rédigé par l'avocat général reflétait la réalité judiciaire. Alors que les parties avaient longuement débattu sur le mobile du crime, la cour a estimé que ce volet serait plus amplement examiné dans le cadre du délibéré sur la peine qui aura lieu jeudi.
Dans cette affaire, l'intention d'homicide n'était pas contestable car il a étranglé la victime avec un câble électrique. Elle était d'ailleurs déjà morte quand il a bouté le feu au cadavre. La scène a duré quelques minutes. Quant à la circonstance aggravante de préméditation, tous les ingrédients étaient réunis. L'accusé a mis une dizaine de somnifères, achetés dix jours plus tôt, dans le jus d'orange de la victime. Il l'a ensuite embarquée, somnolente, dans sa voiture dans laquelle il avait placé un câble électrique et un bidon d'essence.
Il avait aussi pris le soin de ne pas emmener son téléphone portable afin de ne pas être pisté. Il pensait abandonner le corps en France où Tay, en séjour illégal en Belgique, n'était pas connue mais il a traversé la frontière sans s'en rendre compte. Il ne se doutait pas que la victime allait être identifiée en moins de 48 heures grâce au numéro de série de ses prothèses mammaires. Enfin, il ignorait certainement aussi que sa voiture avait été filmée près de la scène de crime. Le débat sur la peine aura lieu jeudi.
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