À Thuin, en province de Hainaut, c'est un emblème de la région qui a été victime de la tempête Eunice. Le Chène Maillard s'est effondré sous la force des vents. Cet arbre remarquable résistait aux intempéries depuis environ 400 ans.
L'arbre était un repère pour le promeneur, un point de rendez-vous amoureux ou un lieu de prière. Rita et Michel sont venus en voisins, dire au revoir à ce témoin de l’histoire. Ce chêne est devenu un symbole au fil des siècles et pour certains, un arbre très particulier. "On était fort attaché à cet arbre, vraiment exceptionnel, confie Michel. Il était impressionnant. Maintenant, il n'est plus. On est ému."
Le chêne Maillard était debout dans le bois des Waibes depuis l’an 1600, traversant les tempêtes, les tornades et la foudre. "Il a résisté. À chaque fois, je venais l'encourager pour qu'il résiste, explique Rita. Il avait tout un côté mort. Je pense qu'il y a eu un orage. Il a été foudroyé."
Il a même brulé à l’intérieur, nous explique l’ancien garde forestier. Le géant n’est pas seulement à terre à cause du vent. La vermine l’a rongé peu à peu. Couché depuis 2 jours, il a encore un rôle à jouer dans la nature, comme celui de nourrir les oiseaux et les accueillir. "Il y en a qui vont venir s'installer, comme c'était le cas avant, pour nicher, affirme Robert Hurez, garde forestier du Bois des Waibes. Il y a encore de la place pour tous les oiseaux cavernicoles. Il va y avoir des ronces, les chevreuils et les sangliers pourront venir s'y réfugier aussi. La vie continue."
Un renouveau
Ce week-end, les gardes forestiers font les constats et marquent les arbres à abattre à partir de lundi. Les tempêtes permettent un certain renouveau. "Le vent souffle, il va éliminer des arbres qui sont un peu plus faibles, mal enracinés, qui ont un peu de pourrissement, déclare Bertrand Raviaer, garde forestier de la zone Thuin Nord (Département de la nature et des forêts). Ils tombent, ils font de la place, le renouveau s'installera avec de la lumière au sol. Ça laisse de la place à la jeunesse."
Tout autour du chêne Maillard, il y a des arbres centenaires, probablement ses descendants. Pour le voir, il est conseillé d’attendre la fin des grands vents. La commune devrait décider de laisser le chêne en l’état. Il devrait donc disparaitre au fil du temps.
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