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Coronavirus en Belgique - Des indépendants à bout: "Je suis un peu usée de devoir me battre"

Coronavirus en Belgique - Des indépendants à bout: "Je suis un peu usée de devoir me battre"
 
CORONAVIRUS
 

Au bout du rouleau, fatigués, endettés, sans perspective. Voilà un peu l'état d'esprit de nombreux petits commerçants et indépendants. S'ils ont tenu bon durant le premier confinement, depuis la situation s'est empirée. Les factures s'accumulent et la motivation fait parfois défaut. Portraits de ces travailleurs touchés de plein fouet par la crise sanitaire.

Eghezée en province de Namur. Contrainte de fermer son magasin de puéricultrice depuis le 2 novembre, Aurélie s'est lancée dans les commandes en ligne. Des ventes qui demandent beaucoup d'énergies mais qui ne couvrent pas les charges mensuelles. D'autant que certains reports de paiement vont prochainement lui être réclamés. Elle explique: "Les liquidités ont été fortement appauvries lors du premier confinement. On s'en relevait. Là, c'est un deuxième coup dur. Je suis fatiguée. Je suis un peu usée de devoir me battre. C'est difficile de garder l'optimisme qu'on me connait habituellement. "

Direction la province de Liège et Ans plus précisément. La sandwicherie de Jennifer venait d'être inaugurée quand la fermeture de l'horeca a été décrétée. Salle de consommation condamnée, commerces et entreprises du quartier désertés: les clients se font rares. "On était complet quasi tous les jours. Actuellement, il y a des jours où je fais 10 euros.  Je pense pouvoir tenir jusqu'à la fin du confinement 'dit'. Après, en janvier, c'est le flou total."

Les indépendants se cachent un peu pour mourir 

Comme Jennifer, les psychologues indépendants n'étaient pas obligés de cesser leurs activités. Vu le contexte, les annulations de rendez-vous s'enchaînent et le droit passerelle n'est pas garanti.   Fanny est psychologue indépendante. Elle développe: "Les questions, c'est du basique. C'est de payer le loyer, le mazout pour le chauffage, de payer les courses. C'est de payer les simples charges pour pouvoir vivre avec mon fils. J'espère ne pas en arriver à avoir ces pensées suicidaires, mais c'est vite arrivé.  En une seconde, on ne voit plus rien. on est vraiment dans la détresse."

Déjà frappés durement lors du premier confinement, ces indépendants se disent à bout et réclament des perspectives.

Le président de l'Union des classes moyennes (UCM) confirme que la situation devient très préoccupante pour de nombreux indépendants. Il reçoit énormément d'appels à l'aide. Pierre-Frédéric Nyst, président de l'UCM: "Nous n'avons jamais à ce point confronté à la détresse humaine d'indépendants. Les indépendants se cachent un peu pour mourir. Quand ça va bien, ils le disent, mais quand ça ne va pas, ils ne le disent pas. (…) Tous les jours, nous avons des appels au secours."

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