"A part la localisation des centres de vaccination annoncée la veille dans la presse, aucune réponse n'a été apportée par le gouvernement wallon", a dénoncé le cdH mardi, au terme d'un débat sur la vaccination organisé en commission du parlement régional. "La Wallonie en est toujours au stade de la théorie, avec de graves lacunes, et pas encore à la pratique", ajoutent les humanistes.
Particulièrement dans leur viseur: la localisation des centres de vaccination. "Comment comprendre que deux villes de plus de 50.000 habitants, Verviers et Mouscron, soient oubliées de la carte des centres de vaccination arrêtée par le gouvernement wallon? Ils n'ont visiblement pas tenu compte de l'avis des Cercles de Médecins généralistes ou alors de façon très inégale", regrette le cdH qui s'était interrogé, durant le débat, sur d'éventuels passe-droits accordés aux communes politiquement proches de la majorité régionale.
"Je ne connais pas la couleur politique des bourgmestres des communes choisies", avait rétorqué Yvon Englert, le délégué général de la cellule wallonne covid-19.
Quand j'ai découvert que Mouscron n'était pas reprise, j'étais en colère
De son côté, la bourgmestre de Mouscron, Brigitte Aubert (cdH), s'est exprimée dans le RTL INFO 19: "Quand j'ai découvert que Mouscron n'était pas reprise, j'étais en colère car jusqu'à la veille de l'annonce, notre ville avait bien son centre de proximité sur toutes les cartes que nous avions pu voir. Une commune comme la nôtre a besoin d'avoir ce centre. Nous sommes plus de 60.000 habitants avec la densité de population la plus élevée de la région. Nous avons souffert terriblement de la maladie durant la 2e vague. C'est une nécessité absolue d'avoir un centre ici"
Le cdH s'inquiète par ailleurs également de "l'absence de gestion des centres de vaccination". "La question la plus cruciale pour organiser la vaccination est de mobiliser le personnel nécessaire pour inoculer toutes les doses de vaccin disponibles et pour gérer l'activité dans le centre. Or, il n'y a toujours eu aucun appel aux médecins ni au personnel infirmier qui sont pourtant les seules personnes habilitées à la vaccination", souligne le parti qui demande que soit enclenché le processus de recrutement et que la formation du personnel et sa rémunération soient garanties au plus vite.
Parallèlement, l'identification des personnes à risque n'est pas encore établie, pointe encore le cdH en appelant à "des procédures différenciées d'accès à la vaccination pour les publics spécifiques, incluant la question de la mobilité physique (personnes à mobilité réduite, personnes en situation de pauvreté, porteuses de handicap, migrants, sans domicile fixe, etc.) Les humanistes déplorent enfin la "non-transparence" des données. "Nous avons demandé que les autorités publient les chiffres d'avancement et d'adhésion au programme de vaccination ainsi que l'état des stocks de vaccins reçus. Mais aucun chiffre ne sera communiqué quotidiennement, la Wallonie doit se satisfaire des chiffres de Sciensano", résume ainsi le chef de file du parti au parlement wallon, François Desquesnes. "L'adhésion de la population est cruciale. Or, ne pas communiquer les chiffres pourrait donner l'impression que des informations sont cachées", prévient-il. "Nous demandons des réponses au plus vite pour garantir que toutes les doses de vaccin sont utilisées afin de protéger la population sans délai", conclut le cdH.
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