Sept Belges sur dix privilégient les achats en seconde main. Il n'en fallait pas plus pour convaincre certaines grandes enseignes de s'y mettre aussi, en proposant au consommateur leurs propres produits vendus en occasion, à prix réduits.
Le secteur est incontournable. La seconde main se développe 25 fois plus vite aujourd'hui que les commerces traditionnels. C'est l'art d'acheter différemment, et désormais même les grandes enseignes s'en emparent. Dans un magasin de meubles à Mons, depuis peu, un rayon est consacré aux objets de deuxième main. La marque y reprend sa marque contre un bon d'achat. Après une expertise en ligne, vous en obtiendrez 40% du prix d'achat au maximum avant un retour en magasin. "On vérifie la qualité du meuble, s'il manque des vis et puis, il est mis en vente dans la zone de vente du circular hub", explique Caroline Gastaud, responsable durabilité pour Ikea.
Du côté des clients, le concept semble séduire. "Cela permet de ne pas trop jeter, d'avoir des meubles potentiellement moins chers." "À l'heure actuelle, on va énormément sur internet voir de la deuxième main donc je pense que c'est bénéfique pour tout le monde." "Ici, ce qu'on propose, c'est vraiment un complément pour les clients qui veulent faire une estimation, amener leur meuble, mais ne pas avoir à se soucier de prendre des rendez-vous, de rencontrer de potentiels acheteurs, etc.", ajoute Caroline Gastaud.
7 belges sur 10
Dans une autre enseigne de Mons, les articles d'occasion trouvent aussi leur place dans les rayons. Des vélos parfois un peu usés sont un plus pour le magasin, surtout en période de pénurie. "Le principe, c'est tout simplement de racheter un vélo à un particulier et de le revendre, explique Thomas Lecomte, responsable service Décathlon Mons. Cela nous garantit de proposer une certaine disponibilité de ces vélos-là à nos clients."
Selon une étude récente, 7 Belges sur 10 achèteraient désormais de la seconde main. Les motivations sont notamment la durabilité et le prix. Sur internet, de grands distributeurs de vêtements se lancent aussi dans l'aventure. Tout comme la grande distribution, on travaille ici son image de marque, mais pas seulement. "Se faisant, elle garde en quelque sorte le contrôle sur un nouveau canal et donc, c'est un point de contact intéressant avec les consommateurs, explique Simon Hazée, professeur de marketing à l'UCLouvain Mons. Point de contact qui va leur permettre d'acquérir éventuellement de nouveaux consommateurs."
Au vu des objets les plus demandés en occasion, à savoir livres et multimédia, articles de puéricultures, jouets et vêtements, de nombreuses grandes enseignes pourraient proposer elles aussi de la seconde main. Des démarches qui se développent et qui, pour l'heure, n'inquiètent pas le secteur des ressourceries traditionnelles. "C'est prôner la surconsommation puisque, quand vous allez vendre quelque chose chez Ikea, vous recevez en échange un bon d'achat pour pouvoir consommer plus, affirme Yves Merlebach, président de la ressourcerie L'Envol. Alors que les ressourceries, comme l'Envol, notre démarche est d'éviter les déchets et de donner une seconde vie aux objets."
Pour l'heure, ces objets d'occasion des grandes marques ne sont disponibles que pour de la vente en magasin. Une durabilité qui n'a pas fini d'être mise en avant.
Vos commentaires