Une mère de famille a tué deux de ses enfants, âgés de 7 ans et 2 ans mardi en fin d'après-midi à la rue du Jeu de Balle à Hantes-Wihéries (Erquelinnes). Le troisième enfant, âgé de 9 ans et qui se trouvait dans un état critique, est toujours dans un coma artificiel, mais son état est stabilisé, a indiqué mercredi matin David Lavaux, bourgmestre d'Erquelinnes (IC).
David Vandenbosch, psychologue à la clinique de la gestion du stress le Domaine, commente les faits dans le RTL INFO 13H.
Qu'est-ce qui peut pousser un parent à commettre un tel acte?
Généralement, on retrouve trois éléments principaux sur lesquels peuvent se greffer d'autres. C'est un état dépressif avancé avec une anxiété forte. On va retrouver aussi une altération des croyances ou des jugements. Dans les croyances, on va aussi retrouver des personnes qui peuvent passer par un état psychotique temporaire et on va également trouver chez ces personnes-là un isolement ou un repli sur soi. Et donc ces trois facteurs-là sont les trois facteurs principaux. A ceux-là on peut rajouter aussi l'absence de perspective ou la diminution des perspectives et on peut aussi rajouter la diminution du soutien psychosocial, et qui peuvent interagir et augmenter les risques de ce type de tragédies.
Le confinement peut-il aggraver des situations qui sont déjà précaires?
On retrouve effectivement des éléments de détresse et de difficultés préalables avec une augmentation potentielle possible par le confinement puisque le confinement va avoir un impact sur l'état anxieux ou sur la dépression des parents. Ca peut avoir un impact. L'isolement social ou le repli sur soi va être également augmenté puisque par le confinement, il y a plein de contacts sociaux possibles. Les soutiens (médicaux ou sociaux) que peuvent avoir la famille vont être limités ou moins développés. Ces éléments-là peuvent augmenter les risques et on rajoute à ça un repli sur soi et une tension familiale. Le fait de passer beaucoup de temps en famille avec peu de possibilités d'avoir des aides en dehors.
Pas mal de personnes sont en stress par rapport au déconfinement, car il y a eu un moment de repli sur soi qui était déjà problématique, mais qui peut être augmenté aussi, car il y a la possibilité de recommencer, mais en sachant qu'on ne sait pas exactement vers quoi on se dirige, qu'il y a encore des risques.
On entend ici que cette personne ne voulait pas nécessairement renvoyer ses enfants à l'école donc il y a des risques qui sont liés à ça. Il y a un avenir qui est flou, une absence de perspectives. On ne sait pas exactement ce qui va se passer. Donc on rajoute à ça la pression qui augmente et qui recommence juste après le déconfinement.
Tout ça sont des facteurs qui peuvent créer ce point de rupture. Le point de rupture est le moment où la personne prend la décision et passe à l'acte. Ces éléments-là peuvent expliquer quelque chose au niveau de ce point de rupture.
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