Un conseil d'entreprise extraordinaire a entériné un dépôt de bilan ce matin à Durobor à Soignies. Résultat, 146 travailleurs se retrouvent sur le carreau. Toutes les tentatives de reprises ont échoué ces derniers mois.
Le couperet est tombé. Le conseil d'entreprise extraordinaire chez Durobor à Soignies ce mardi matin a accouché de la nouvelle redoutée chez le personnel: la gobeleterie met les clés sous la porte.
L'entreprise était en sursis depuis de longs mois, suspendue à un accord des banques pour soutenir un projet d'investissements avec l'actionnaire Herman Green Invest et la Sogepa, indispensable pour la pérennisation de l'outil. Durobor emploie quelque 146 travailleurs.
Notre journaliste Julien Crète était sur les lieux ce matin. Pascal Thibaut, délégué CSC chez Durobor était consterné après l'annonce de la direction. À l'âge de 57 ans, il travaille dans l'entreprise depuis ses 19 ans : "C'est la douche froide même si on s'y attendait depuis un petit moment", révèle-t-il. "La direction tournait depuis un petit moment autour du pot. Maintenant, on a déjà eu tellement de miracles ici, qu'on peut toujours espérer. On ne sait jamais. "
"Après 40 ans de carrière, se retrouver là, le matin.. (...) C'est un peu de Soignies qui s'en va", déplore ce travailleur.
Pour Stefano Fragapane, permanent FGTB, la déception est aussi grande: "C'est du gâchis, c'est du gâchis. Il y avait un savoir-faire ici et on est en train de le faire mourir."
30 millions seraient nécessaires pour relancer le site: une somme impossible à trouver.
Rico Zara, secrétaire régional CSC commente cette annonce: "On savait qu'il fallait une somme importante et que les banques étaient sollicitées. En Belgique, on sait aussi comment cela fonctionne. Quand les banques sont sollicitées, elles demandent aussi des garanties et on a entendu que des garanties des privés n'ont pas pu être données aux banques et elles ont préféré se retirer."
Le tribunal du commerce est désormais chargé de gérer la suite de ce dossier et les perspectives de reprises semblent maigres. Philippe Bertleff, secrétaire régional adjoint pour le SETCA: "Cela va être très très difficile de retrouver quelqu'un. Je pense qu'il n'y a pas eu non plus de volonté politique de sauver Durobor."
Dix millions de verres constituent maintenant les stocks de Durobor. Une marchandise qui intéresse les syndicats dans leur combat pour un volet social acceptable.
Vos commentaires