La faillite a été prononcée à l'imprimerie Hélio implantée à Fleurus. Près de 200 emplois seront donc supprimés. Vendredi, la direction avait annoncé son intention de déposer le bilan. Selon elle, l'activité n'est plus viable vu les conditions actuelles du marché.
La faillite de l'entreprise Hélio à Charleroi a été prononcée ce lundi matin par le tribunal de commerce de Charleroi. 182 emplois sont concernés.
"C’est un drame. On ne s’y attendait pas. Une usine comme la nôtre, le fleuron de l’imprimerie en Europe… On a été vraiment géré depuis 3 ans par des incompétents. On est rentré dans un grand groupe, on pensait y être en sécurité. Et en fait, il nous attirait vers le bas pour recentrer ses activités sur la Hollande et les autres imprimeries d’Europe. Il valait mieux que ça se passe rapidement parce que les travailleurs sont sans indemnité. Tant que la faillite n’est pas déclarée, on n’a pas le droit de rentrer notre dossier au chômage et donc de chercher un employé. Les salaires des employés ne sont plus payés depuis le début du mois, ceux des ouvriers depuis le 15 du mois. La direction en interne essaie de chercher des solutions pour pouvoir payer les salaires", indique Dimitri Lacassagne, délégué syndical Setca.
La gestion financière remise en question
"On n'a pas été écoutés sur quoi que ce soit. Et alors ici, sur la gestion financière, moi je ne comprends pas comment on peut perdre 2,5 millions d'euros en trois mois, sans explication claire", a réagi Philippe Coquet, délégué CSC.
Dans les prochains jours, les deux curateurs désignés vont établir un diagnostic de l’entreprise, avec notamment un état des lieux du matériel. Dans ce domaine, le site de Fleurus possède des équipements de pointe.
Un secteur en restructuration permanente
Le secteur européen de l'imprimerie est depuis plusieurs années en permanente restructuration en raison d'une baisse continue des volumes d'impression, avait expliqué Hélio dans son communiqué. "Ce recul a mené à une surcapacité structurelle et à une concurrence meurtrière sur les prix, conduisant à des réorganisations, fermetures et faillites partout en Europe".
La disponibilité réduite du papier a accéléré cette spirale négative l'année dernière et entraîné une augmentation des prix. Cette hausse ne pouvait toutefois pas être répercutée sur le client, ajoute l'entreprise. "Opérant déjà dans des conditions de marché difficiles, une nouvelle réduction substantielle des volumes et une perte de commandes dans le marché de détail en 2018 ont engendré une situation intenable", poursuit la direction.
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