La grève intersectorielle FGTB-CSC prévue dans les provinces de Namur et du Hainaut ce lundi est suivie de façon diamétralement opposée dans les deux provinces. Namur a reporté son action, tandis que Charleroi l'a maintenue au point que rien n'y circule. Dans le reste du Hainaut, la situation est également très compliquée.
L'action prévue lundi dans le cadre de la grève intersectorielle en province de Namur est reportée à début décembre, "probablement la semaine du 7 au 12", a annoncé lundi matin Luc Giltay, secrétaire général adjoint de la FGTB Namur. Les grands rassemblements publics, prévus devant l'UCM et sur le parvis des Finances, ont été annulés à la suite des attentats de Paris. Les bus roulent quant à eux normalement lundi dans toute la province, a indiqué Nora Sli, porte-parole des TEC Namur-Luxembourg.
Quelques piquets de grève ont lieu devant de grandes entreprises, comme Kraft-Mondelez à Temploux, "vu que cela demande des contacts et une organisation des services", tandis que les travailleurs du secteur de la construction ne se rendent pas sur chantier. "Nous voulions mener des actions qui ne perturberaient pas la population, mais qui étaient plutôt de sensibilisation, d'explication et de rappel de nos messages. La police ne nous a pas demandé de reporter les actions. Mais nous avons estimé, en tant qu'organisation responsable, qu'il valait mieux annuler ces rassemblements publics qui demandent une certaine mobilisation de la police lorsque les forces de l'ordre ont une pression maximale", a expliqué Luc Giltay. Une réunion a lieu lundi à 17h00 entre les différents responsables syndicaux de la province en vue d'une réévaluation et de la réorganisation de l'action début décembre.
Charleroi ville morte
La direction des TEC Charleroi a constaté que certains agents avaient placé des bus en travers des entrées des dépôts, empêchant toute sortie de véhicules. Elle a dès lors décidé de fermer les stations de métro. Seul deux bus provenant du dépôt de Nalinnes a pu brièvement circuler, indique encore la direction qui placera les attestations nécessaires à ses clients sur son site internet dans le courant de la matinée.
Le mouvement de grève est très largement suivi depuis les premières heures dans la région de Charleroi, confirme-t-on de source syndicale. On n'y note aucun incident. La teneur du mouvement avait été modifiée quant à sa forme en raison des menaces d'attentat terroriste. "Comme convenu", indique Vincent Pestieau, secrétaire régional FGTB, "il n'y a pas eu de barrage installé le long des routes ou sur les voiries des zonings". Les transports en commun des TEC sont à l'arrêt complet depuis les premières heures. Des piquets ont été mis en place devant une série d'entreprises importantes de la région, qui sont à l'arrêt, comme Aperam à Châtelet, Caterpillar à Gosselies ou l'entreprise de travail adapté Entra, à Heppignies. Les administrations (Onem, Forem) ont également cessé le travail, tout comme les secteurs de l'administration communale, précise encore le responsable syndical, pour qui la grève, suivie dans le respect des consignes de sécurité, n'a suscité aucun incident.
Presqu'aucun bus dans tout le Hainaut
Au TEC Hainaut, la situation est à peine moins radicale. A Mons, seuls 4 bus sont sortis des dépôts sur 31. Dans le Borinage, 3 bus roulent sur 14 et à La Louvière, seuls 3 bus sur 36 sont sortis. A Tournai, la situation est un peu différente : si seuls 2 bus sur 16 ont quitté leur dépôt, tous les bus privés roulent dans cette région.
Certaines actions suspendues dans le Hainaut occidental
Une distribution de tracts expliquant les méfaits du "tax-shift", qui devait se tenir ce lundi dans le Hainaut occidental, a été postposée dans le contexte de menace terroriste de niveau 3. Elle était initialement programmée à trois ronds-points de Tournai, trois de Mouscron et un rond-point du zoning de Ghislenghien (Ath). Mais "à la suite des actes barbares perpétrés la semaine dernière à Paris et au relèvement du niveau de la menace terroriste (4 à Bruxelles, et 3 ailleurs en Belgique, ndlr), nous avons décidé en front commun et après concertation avec la police de ne pas mettre en place ces actions de sensibilisation de la population. La tension est déjà suffisante. Ce n'était pas de bon aloi et il y avait des risques pour nos délégués. Les gens sont nerveux. Ces actions sont postposées, tant que l'on est au niveau 3, mais n'ont pas encore été planifiées", expliquait ce midi lors d'une conférence de presse Jean Peeters, secrétaire régional de la FGTB. Spontanément, sans qu'il n'y ait de piquet de grève, le personnel des entreprises Valéo et Husqvarna à Ghislenghien ainsi que Drafil à Mouscron a décidé de faire grève.
Aucun train à Tournai
Au niveau de la SNCB, d’importantes perturbations sont à signaler tôt ce matin à Tournai. Il n’y a pas de train entre Tournai et Mouscron, pas de train de Tournai et Lille, pas de train entre Tournai et Bruxelles et pas de train entre Mouscron et Tournai.
Quelques trains supprimés
En dehors de la région de Tournai, "quelques trains sont supprimés pontcuellement et des retards sont à prévoir, mais il n'y a pas de fermeture totale de lignes", ajoute le gestionnaire du rail. En Flandre, la grève impacte les lignes reliant Binche et Turnhout, Charleroi et Anvers ainsi qu'Anvers et Nivelles. Le mouvement de grève est organisé par la CSC et la FGTB à Namur et dans toute la province du Hainaut. Les syndicats entendent protester contre les mesures d'économies du gouvernement fédéral.
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