La cour d'assises du Hainaut a prononcé, mercredi, une peine de 20 ans de réclusion criminelle contre Jonathan Lévêque, coupable du meurtre de Christian Bonnet en décembre 2014 à La Louvière. La cour a retenu des circonstances atténuantes qui ressortent de l'enfance déstructurée du meurtrier. Le 14 décembre 2014, Christian Bonnet avait été passé à tabac sur la rue de Bouvy à la Louvière. Il est mort le lendemain à l'hôpital à la suite d'une hémorragie interne.
Christian Bonnet, SDF, était hébergé depuis trois mois par Jonathan Lévêque et sa compagne. La présence de cet homme, qui buvait beaucoup, provoquait quelques tensions dans le couple. Le 14 décembre 2014, très tôt, Christian est sorti en ville, comme d'habitude, pour faire la manche. A La Louvière, il était connu pour mendier devant une banque. Cet après-midi-là, il s'est assis devant un supermarché. Jonathan et sa compagne l'ont rejoint. Les marginaux ont bu des bières, une dizaine chacun. Et puis, un homme est arrivé. Se sentant seul, il les a invités chez lui, dans un appartement situé au 14 de la rue de Bouvy, dans le centre-ville. Ils ont bu des boissons alcoolisées, plus forte.
Le ton est monté entre Jonathan et Christian, pour une bêtise. Christian aurait insulté les parents de Jonathan, tous deux décédés. Il a vu rouge. Jonathan a emmené Christian dans la rue, lui montrant l'endroit où il allait lui régler son compte, situé de l'autre côté de la rue. Il l'a cogné, l'accusant d'être la source des tensions entre lui et sa copine. Jonathan a vu que sa compagne repartait vers le centre-ville. Il a cru qu'elle le quittait et sa rage a décuplé. Il a porté de nombreux coups à la tête et dans l'abdomen de Christian, couché sur le sol. Deux témoins sont intervenus pour le calmer. Jonathan a remis quelques coups, s'est saisi d'un billet de 5 euros qui se trouvait dans la poche du SDF et il est parti.
Les jurés ont estimé qu'il s'agissait d'un meurtre
Christian, quant à lui, a été emmené aux urgences. Un examen cérébral a été fait mais il ne montrait aucune séquelle neurologique. Il a passé la nuit dans les couloirs de l'hôpital. Il prononçait des mots incompréhensibles car il avait 4,3 grammes d'alcool par litre de sang. Et puis son état s'est dégradé. A 16h00, le 15 décembre 2014, son décès était officialisé. Une autopsie permettra de définir la cause de la mort: le foie et un rein ont été déchirés par la violence des coups, provoquant une hémorragie interne fatale. En soirée, Jonathan était arrêté. Selon les policiers, il était étonné quand il a appris la mort de Christian.
Mercredi, les jurés ont estimé qu'il s'agissait d'un meurtre. Jonathan a porté des coups, d'une extrême violence, dans des zones vitales. Ses aveux ont été corroborés par les images retirées d'une caméra urbaine qui a enregistré la scène de coups, par les déclarations des témoins directs et par l'autopsie. Sa défense avait plaidé les coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner mais les jurés n'ont pas été convaincus. Pour eux, l'intention de tuer était claire.
Dans leur verdict sur la peine, ils ont pris en compte l'enfance déstructurée du meurtrier mais aussi l'extrême gravité des faits, l'absence de prise de conscience et le fait qu'il n'a pas tenu compte des avertissements lancés par les tribunaux, le meurtrier n'hésitant pas à récidiver après sa remise en liberté sous conditions. Une peine de 20 ans de réclusion criminelle a été prononcée.
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