L'hôpital Marie Curie de Charleroi utilise une imprimante 3D qui permet de reproduire à l’identique certaines parties du corps pour préparer au mieux les opérations, une innovation technologique prometteuse.
Atdhe Muhadri, chirurgien orthopédique, tient dans ses mains une partie d’une colonne d’un enfant atteint d’une grave scoliose. Il s'agit d'une reproduction parfaite de ce qu’il n’aurait jamais pu voir en intervention ou en trois dimensions sur un ordinateur. Pour ce spécialiste, ce procédé permet d’intervenir au mieux depuis plus de deux ans. "Le fait d’avoir, en dehors du patient, un système qui permettra de localiser l’endroit de mes vis: "Où pourrais-je les mettre ou pas ?", mais aussi de savoir ce qui est faisable ou pas, ça permet de gagner beaucoup de temps en salle d’opération, d’irradier nettement moins l’enfant. À l’époque, quand nous n’avions pas tout cela, on devait mettre en place beaucoup de radios durant l’intervention", explique-t-il.
"C’est un gain de temps"
L'imprimante se base sur des mesures prises par un scanner traditionnel. Ensuite, elle reconstitue un crâne, une mâchoire ou toute autre partie du corps. Imprimer avant d’opérer réduit le temps d’intervention. Pour une grosse opération du visage, le gain de temps est de 6 heures. Philippe Lothaire, chirurgien maxillo-facial (ISPPC), précise: "C’est un gain de temps pour le patient, pour le chirurgien mais cela diminue aussi le taux de complications et de produits anesthésiants".
L’imprimante a trouvé sa place comme nouvel outil du médecin. Karim Zouaoui Boudjeltia est le directeur du laboratoire de médecine expérimentale du CHU de Charleroi. Il informe: "Dès que nous avons les images, cela va très vite pour réaliser ces pièces. Cela représente juste le prix du produit, du plastique fondu, ce qui n’est pas cher car ça va jusqu'à 1,30 euro pour les 500 grammes."
Voilà un investissement de base raisonnable: l’imprimante 3D coûte 1000 euros. La 3D joue les assistants pour une vingtaine d’opérations médicales par an.
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