C'est une information exclusive RTLinfo: le corps du terroriste de Charleroi repose toujours aux pompes funèbres. Cet Algérien de 33 ans avait blessé 2 policières à coups de machette le 6 août dernier. Dix mois plus tard, les autorités se renvoient toujours la balle pour savoir où l'enterrer. Un reportage de Jimmy Méo et Patrick Lejuste.
Derrière la porte d'une chambre froide d'un funérarium situé à Gilly se trouve le même cadavre depuis 10 mois: celui du terroriste abattu lors de l'attaque des 2 policières de Charleroi. Les pompes funèbres le gardent ici depuis le jour de son décès.
Denis Fontaine, administrateur des Pompes funèbres, nous explique cette situation de statu quo dans le RTLinfo13H: "C'est vrai qu'il prend une place et qu'il reste en attente, mais on ne voit pas du tout d'issue. Et donc c'est même pas qu'on se dit qu'on peut attendre une période et dans quelques jours ou semaines le corps va pouvoir être récupéré. Et de plus, on est payé de rien du tout et cela c'est une chose qu'il faut dire. Il reste chez nous à titre gratuit", déplore l'homme d'affaire.
Le transfert en Algérie déjà payé
A priori, la dépouille de l'Algérien de 33 ans devrait retourner dans son pays d'origine. En tous cas, sa famille en a fait expressément la demande. Elle a même déjà payé les 2.000 euros aux pompes funèbres pour son transfert. "La famille attend le corps depuis 10 mois en Algérie. Ils veulent que leur fils, leur frère, revienne chez eux. Mais je suis dans l'impossibilité de leur donner le corps sans papier", explique le directeur de l'établissement.
Il reste en fait un seul document: l'autorisation algérienne pour que le corps soit rapatrié. Ce qui fait hésiter l'ambassade, c'est la cause du décès: un acte terroriste qui, visiblement, n'est pas isolé. Pour en avoir le coeur net, il faut attendre la position finale du parquet fédéral et donc la fin de l'enquête. "C'est un document laisser-passer du consulat d'Algérie pour que le corps puisse repartir en Algérie. Nous attendons ce papier depuis dix mois. Cela va bientôt faire un an et nous n'avons plus de nouvelle", complète Denis Fontaine.
Du côté de la ville de Charleroi, une inhumation dans un cimetière carolo n'est pas envisagée, puisque la famille réclame toujours un retour dans le pays d'origine, mais il se pourrait que suite à notre appel téléphonique, les autorités réservent une place au cadavre dans la morgue communale en attendant une décision politique.
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