La commune de Châtelet ne respecte pas le télétravail obligatoire. Le personnel est tenu de venir au bureau presque tous les jours, au lieu d'un jour maximum. La commune s'expose à des sanctions, prévient le ministre du Travail.
"Les autorités communales trouvent que ce n'est pas illégal, mais ça l'est." Cette employée anonyme a télétravaillé l’an dernier. Cette fois, elle va devoir se présenter au travail tous les jours, puisque le télétravail se limite à quatre demi-jours jour du lundi au jeudi. C’est un mail interne qui l’en a informée, comme ses collègues, à la fin de la semaine passée. "Que l'on n'ait pas quatre jours de télétravail, je l'entends. Mais au moins deux ou trois jours entiers, pas des demis. Cela ne va pas. On va voir des gens tout le temps. Et le vendredi, tout le monde est ensemble, donc ça ne va pas."
Car le vendredi, tous les agents seront attendus sur leur lieu de travail, en présentiel. La décision est celle du collège communal. Les autorités locales ont réagi à nos sollicitations par communiqué. "Étant donné que nous sommes un service public, et que la fermeture de certains départements, sous-jacents aux services ouverts au public, entrainerait des conséquences lourdes pour les citoyens, nous avons décidé d’appliquer les demi-jours, de manière à offrir un service continu", déclare la direction générale de la Ville de Châtelet.
La commune se justifie
La Ville aurait constaté des problèmes l’an dernier au moment du confinement. Des soucis de communication, comme des lignes téléphoniques qui n’étaient pas déviées par le personnel. La position de Châtelet fait réagir aussi au niveau fédéral. "Une commune qui imposerait à tous ses travailleurs de ne télétravailler que deux jours par semaine contreviendrait à l’arrêté royal. Cette commune s’expose donc à des sanctions qui peuvent aller de l’avertissement au procès-verbal et donc à la sanction administrative", explique le cabinet du ministre du Travail.
L’employée demande à la commune de revoir son dispositif, tout comme les syndicats. "Je pense que c'est une volonté de contrôle des travailleurs et pas de respecter la loi dans le cadre du bien-être au travail et de contrer le coronavirus en donnant réellement des journées de télétravail, explique Philipe Barbion, secrétaire régional CGSP-ADMI. J'ai interpellé l'Autorité du travail et maintenant, ils vont mener une enquête sur Chatelet." Ce dispositif de télétravail concerne 200 employés et ouvriers de la Ville.
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