Les habitants de Pont-de-Loup, dans l’entité d’Aiseau-Presles, en ont marre : un projet y prévoit l’installation d’une future usine de recyclage, et ça ne plait pas du tout aux riverains qui sont déjà voisins d’un incinérateur, d’une ligne à haute tension et témoins du passage régulier de poids-lourds et de péniches. Pour eux, ça commence à faire un peu beaucoup. Nos journalistes Ludovic Delory et Patrick Lejuste se sont rendus sur place.
Depuis la terrasse de Jean-Claude, la vue est imprenable. "Depuis 1976 on subit les nuisances venant de l’ICDI" confie le riverain. L’incinérateur de déchets au fond du jardin, juste à côté, une usine, un pont routier fréquenté par les poids-lourds, une voie de chemin de fer, des péniches… "Et en plus maintenant on veut nous ajouter, en 2017, une usine de traitement de déchets, de fabrication de béton" regrette Jean-Claude.
L’usine, c’est Carolo Recycling. Et elle doit prendre place sur le site d’une ancienne décaperie. Pour ces habitants, c’est la goutte d’eau : ce soir ils interrogeront les autorités, lors d’une réunion publique. "Nous sommes tous conscients qu’il y a des habitations, mais aussi un grand nombre d’écoles primaires, maternelles et secondaires, et qu’on ne tient pas compte de ce capital santé" ajoute Jean-Claude. Car ils étaient là bien avant l’arrivée des usines. Le bruit et les poussières font partie du quotidien des habitants de Pont-de-Loup. "Si vous allez mettre votre main sur une vitre d’une maison, vous sentez la vitre vibrer" ajoute même un second riverain. "On est dans un chouette petit village, c’est pour ça qu’on se bat pour que tout ça n’arrive pas" conclut une autre habitante.
L’enquête publique est en cours, la commune d’Aiseau-Presles dira clairement non au projet d’implantation, mais elle ne possède pas les pleins pouvoirs. "Notre seule arme à nous, vu que ça ne sera qu’une voie consultative, c’est de crier haut et fort pour faire savoir qu’on n’en veut pas", nous explique Jean Fersini, le bourgmestre d’Aiseau-Presles.
La décision finale reviendra aux fonctionnaires wallons. Ils connaissent déjà l’opinion des lupipontains.
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