La première phase d'un projet de creusement de deux puits géothermiques de plus de 2.000 mètres de profondeur a été lancée mardi à Mons. Le raccordement du premier client, l'hôpital montois Ambroise Paré, au réseau de chaleur sera effectué à la mi-2023. Une campagne de prospection géophysique est lancée dans la grande région montoise.
L'hôpital montois Ambroise Paré devrait être raccordé en eau chaude à la mi-2023, grâce au nouveau réseau géothermique qui sera construit à proximité. Le gouvernement wallon a confié à l'intercommunale Idea, qui jouit d'une longue expérience dans le domaine, la mission creuser deux puits de géothermie profonde en bordure du périphérique intérieur de la ville et d'y raccorder un futur réseau de chauffage urbain dont le premier client sera l'hôpital.
Après la réalisation, par l'Idea et l'UMons, d'essais géophysiques par camion-vibrateur dans 14 communes de la région montoise, destinés à mieux connaître la structure de la nappe profonde, entre mi-février et mars 2019, les équipes techniques procéderont au printemps 2020 au creusement de deux puits à environ 2.500 mètres de profondeur. Une centrale géothermique sera installée entre la mi-2021 et la mi-2023. Les équipements géothermiques seront implantés dans un parc situé à une centaine de mètre d'Ambroise Paré.
Pour couvrir les besoins de 700 logements
Concrètement, deux puits géothermiques seront creusés à environ 2.500 mètres de profondeur, un pour le pompage de l'eau chaude, l'autre pour la ré-injection de l'eau dans le sous-sol après son passage dans les échangeurs de chaleur. Le débit du puits de pompage est escompté à 150 m3/heure avec une eau à une température d'environ 70°C.
La consommation couverte par la géothermie sera entre de 10,5 et 14 GWh par an, ce qui pourrait permettre de répondre aux besoins de 700 logements, soit de 1.750 personnes. L'économie en CO2 réalisée grâce à l'apport de la géothermie sera de 3.514 tonnes/an. Les instances de l'Idea ont indiqué mardi que l'investissement global du projet est de 16 millions d'euros, via un financement wallon et européen (Feder), de 80% en subsides et de 20% à charge de l'intercommunale. Selon l'intercommunale, quelque 300.000 logements dans le bassin parisien sont aujourd'hui chauffés grâce à la géothermie.
20 forages géothermiques à l'horizon 2030
Le ministre wallon de l'Énergie et du Climat, Jean-Luc Crucke, souligne que l'objectif pour la Wallonie est d'atteindre les 20 forages géothermiques, avec puits de pompage et puits de ré-injection, à l'horizon 2030. Depuis 1985, l'intercommunale Idea valorise déjà les ressources en eau géothermique du bassin de Mons via l'exploitation de deux puits situés à Saint-Ghislain et à Baudour, dont l'eau chaude naturelle alimente déjà deux hôpitaux, quatre écoles, la piscine communale, 355 logements, la gare de Saint-Ghislain, deux maisons de soins et de repos.
L'Idea a par ailleurs inauguré en 2018 le parc "Géothermia", premier parc d'activité économique alimenté à l'énergie géothermique via un raccordement au puits de Ghlin, non-exploité jusqu'alors. En 2014, l'entreprise AW Europe, dans le zoning de Baudour, avait, par ailleurs, été la première société dans un zoning industriel à être connectée à la géothermie.
Vos commentaires