Le ministère public a requis, lundi, devant la sixième chambre correctionnelle du tribunal du Hainaut, une peine de huit ans de prison contre un sexagénaire poursuivi pour des viols et des attentats à la pudeur commis sur des mineurs, dont les petits-enfants de sa compagne sur lesquels il avait autorité. Le procès a été marqué par de vives tensions entre les parties et une intervention de la police.
Le prévenu conteste les faits, bien que les nombreuses victimes ont livré des récits parallèles. Il reconnaît, à tout le moins, des petites tapes sur les fesses portées de manière anodine. Il évoque un complot lancé contre lui depuis son déménagement à Chimay.
Les plaignantes ont livré des témoignages devant le tribunal, s'insurgeant contre les dénégations du prévenu. L'une d'elles s'est adressé au prévenu, évoquant des faits très graves dans un contexte social difficile et violent.
Ce dernier est resté de marbre, bien que menacé verbalement à plusieurs reprises par les papas de victimes présumées. L'un d'eux a, d'ailleurs, dû être maîtrisé par la police lors d'une interruption d'audience.
Le ministère public a repris les déclarations des victimes présumées et a indiqué que le prévenu a fait l'objet d'une expertise et l'expert n'a relevé aucune pathologie d'ordre sexuel. Toutefois, un suivi a été proposé dans le cadre d'une probation, mais le ministère public ne l'a pas requis, car le prévenu est dans le déni. "Les faits sont extrêmement graves, durant une longue période infractionnelle, et il n'y a aucune remise en question chez celui qui était considéré comme le grand-père", a déclaré le substitut du procureur du roi.
Le sexagénaire comparaissait pour la première fois de sa vie devant un tribunal. Sa défense évoque une cabale orchestrée par la famille. "Il y a un meneur au sein de la fratrie et les plaintes ont commencé à tomber quand le prévenu et sa compagne ont décidé de déménager à Chimay. Ils n'allaient plus pouvoir garder les enfants", a déclaré Me Leernaerts, avocate de la défense.
L'avocate a examiné les expertises de crédibilité réalisées auprès des enfants qui auraient été victimes de faits de mœurs. "Il y a un nombre important de déclarations de victimes présumées, mais il faut relativiser, la compagne de mon client ne le croit pas capable de commettre de tels actes", a poursuivi l'avocate qui a plaidé l'acquittement.
Le jugement est attendu lors de l'audience du 4 avril.
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