C'est la pagaille depuis ce lundi matin à l'aéroport de Charleroi et les perturbations devraient se poursuivre ce mardi, selon les syndicats.
L'aéroport de Charleroi (BSCA) risque très probablement de connaitre une nouvelle journée de perturbations ce mardi, a indiqué lundi soir Kevin Peeters. Selon le permanent FGTB, les travailleurs de l'entreprise Security Masters ont en effet décidé de reconduire le mouvement en l'absence de toute réaction lundi de la direction de BSCA Security.
L'entreprise a lancé récemment un appel d'offres en vue de l'attribution du marché de sécurité de filtrage des passagers. Contrairement à ce qu'elle avait fait par le passé, elle a décidé de scinder ce lot entre deux prestataires au grand dam des travailleurs de Security Masters, qui craignent notamment une mise en concurrence des personnels et une dégradation des conditions de travail et de rémunération.
Lundi, devant l'absence de réaction de BSCA Security, les syndicats ont décidé en outre de prendre contact directement avec le ministre régional de tutelle, Adrien Dolimont. Lundi, le mouvement de grève a fortement perturbé le fonctionnement de l'aéroport de Charleroi avec de nombreux passagers qui n'ont pu embarquer à temps dans leurs avions.
5.900 voyageurs sont restés sur le carreau
Le Brussels South Charleroi Airport est totalement inaccessible depuis ce lundi matin. Le personnel de la société Security Master, assurant la sureté au sein de l'aéroport, occupe les ronds-points qui mènent au site. Le personnel avait déposé, en front commun syndical, un préavis qui arrivait à son terme dimanche soir, pour répondre au mécontentement du personnel de sûreté de la société Security Master.
Résultat, de nombreux vols sont partis à vide ou avec très peu de passagers. Hervé Fransens, secrétaire générale de l'aéroport de Charleroi, expliquait au micro de RTL INFO: "C'est un blocage quasiment total des activités. Certains passagers parviennent néanmoins à accéder à leurs avions, mais la plupart ont raté leur vol. On va s'employer maintenant au re-booking sur d'autres vols." Ce lundi, 10.200 voyageurs devaient partir et 5.900 sont restés sur le carreau.
Le mouvement de grève pourrait reprendre dès demain/mardi matin, si la réunion qui a lieu ce soir, entre les responsables de Brussels South Charleroi Airport (BSCA) et les syndicats ne débouche pas sur un accord. Selon Kevin Peeters, secrétaire régional FGTB, les blocages devraient se poursuivre ce mardi matin.
On a vu un monde fou
Anaé revenait de voyage. Notre journaliste sur place l’a rencontrée à 15 minutes à pied de l’aéroport. Elle a dû marcher jusque-là et nous décrit ce qu’elle a vu en quittant les lieux : "On a vu un monde fou qui voulait rentrer dans l’aéroport. Nous on voulait sortir mais pas moyen de trouver un taxi. Il n’y a rien. Tout le monde court un peu partout. Il y a des gens qui ont raté leur avion. On a marché jusqu’ici et on cherche un taxi pour rentrer." Personne ne lui a donné d’information sur ce qui se passait à l’aéroport : "Il n’y a qu’en Belgique qu’ils font ça donc pour les gens qui doivent prendre leur avion c’est un peu dommage pour eux et franchement je n’aimerais pas être à leur place."
Anne-Laure, une voyageuse, devait se rendre à Bordeaux ce matin. Elle a été interrogée par Hanan Harrouch pour RTL INFO: "On a été arrêté pas loin du rond-point par la police en nous disant qu'il y avait un mouvement de grève. (…) On attend. Si c'est retardé, ce n'est pas très grave, mais annulé c'est plus embêtant." Un autre voyageur poursuit: "C'est honteux. On est là depuis 5h30. Ils vont créer un mouvement de foule. Dans quelques minutes il y aura des malaises et des morts." Une dernière interrogée a témoigné: "Les gens poussent, deviennent agressifs, méchants. Ils poussent de vieilles personnes et ne laissent pas passer des enfants. La bêtise humaine dans toute sa splendeur."
Ce mécontentement est dû à la décision de BSCA Security, d'attribuer à deux opérateurs au lieu d'un seul le futur marché public portant sur la gestion des postes d'inspection filtrages, soit les contrôles de sureté auxquels les passagers sont soumis afin d'accéder aux portes d'embarquement. "Les syndicats de notre sous-traitant BSCA Security bloquent les contrôles de sécurité. La prise en otages de nos passagers et du personnel BSCA par cette action est simplement scandaleuse", a réagi lundi matin le service communication de l'aéroport.
"Quelle sera la suite? Les agents sont déterminés à vouloir faire changer la position du client. C'est une situation relativement inédite puisqu'on s'attaque à la position d'un client alors que d'habitude, vous êtes en grève contre votre propre employeur. Force est de constater qu'aujourd'hui, les gens ont voté massivement pour en arriver à cette situation là. Mais il y a un refus de la part du client de changer sa position", explique Kevin Peeters, secrétaire régional FGTB.
Aucun véhicule ne peut rentrer sur le site, préviennent les forces de l'ordre, qui appellent à éviter les lieux autant que possible.
TUI dévie 3 vols ce mardi
Suite à la grève du personnel de sécurité à l’aéroport de Charleroi, la compagnie aérienne TUI fly déviera ses trois vols prévus ce 18 octobre à destination de Oujda, de Palma de Majorque et de Rabat vers l’aéroport de Bruxelles. Les passagers concernés seront contactés par SMS. "Nous demandons à ces passagers de se rendre directement à l’aéroport de Bruxelles à l’heure prévue à l’origine. L’aéroport de Charleroi étant difficilement accessible, la compagnie TUI fly ne peut organiser de transfert en bus vers Bruxelles. Les vols de retour en Belgique atterriront comme prévu à l’aéroport de Charleroi", précise Sarah Saucin, la porte-parole de TUI.
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