Le Projet de boucle du Hainaut fait face à une forte opposition de la part de la population. Il s'agit d'une nouvelle ligne à haute tension qui devrait couvrir 14 communes.
Une marche a eu lieu ce matin à Seneffe, l'un des lieux les plus impactés.
Il y a 7 ans, Thomas s'est installé à Seneffe pour le cadre. Aujourd'hui, ce père de famille est inquiet qu'une seconde ligne électrique soit installée. Tellement proche, qu'elle sera chez lui : "Ça coupe au coin là, et ça passe en plein dans notre jardin. Il y a déjà l'autoroute et des pylônes qui sont quand même à 500 mètres. Si ça pouvait suivre ce qui est déjà existant, ce serait quand même beaucoup mieux plutôt que de venir empiéter dans le jardin des gens".
Sylvie, habite dans une maison ancienne de 400 ans. Il est impossible de construire dans sa rue, voisine d'une zone classée. "On ne peut pas construire un garage, etc. Toute cela est très difficile, ne fut-ce que rénover votre maison, c'est très complexe pour obtenir un permis et donc ça nous interpelle d'autant plus qu'on puisse y mettre des pylônes", s'étonne cette membre du collectif "Seneffe Boucle du Hainaut – Mobilisation pour une alternative au tracé"
"Une vieille technologie qui détruit tout un terroir"
Seneffe est la commune la plus impactée par le projet avec 12 kilomètres de ligne. Le couloir de terres réservées par Elia passera à 130 mètres du château de Scrawelle. Le fils du propriétaire, Frédéric de la Motte a du mal à comprendre : "On est en 2020, on pourrait essayer de trouver d'autres alternatives. On ne comprend pas non plus comment on revient à cette vieille technologie de pylônes qui détruisent tout un terroir. Il y a peut-être d'autres parcours à exploiter ou des lignes à renforcer, il y a une étude réelle à faire".
Pour cette étude d'incidence, les élus prennent le pouls sur le terrain. Il ne s'agit pas aujourd'hui de prendre position. "Cette phase est cruciale, mais la question n'est pas de savoir oui ou non. Toutes les thématiques et beaucoup de sujets peuvent être soulevés, au niveau environnemental, santé...", indique la bourgmestre de Seneffe Bénédicte Poll.
Peu d'études
Agricultrice et échevine de l'agriculture de Seneffe, Marie-Christine Duhoux s'inquiète pour le bien-être animal. La ligne frôlera son exploitation et ses 280 vaches. "Les bovins, les vaches laitières sont très sensibles aux champs électromagétiques et aux champs électriques. Et donc il y a des problèmes de fécondité, de mammite, de production. Scientifiquement, il n’y a jamais rien de prouvé, mais il n’y a pas d’étude qui soit faite dans le temps". Une trentaine d’exploitations se trouvent sur ou près du tracé, sans prendre en compte les terres cultivées.
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