La présidente du CPAS de Tournai, Rita Leclercq, ne démissionnera pas. Elle l'a annoncé ce jeudi matin lors d'une brève conférence de presse. Elle a ajouté que rien ne permet de confirmer que la somme détournée depuis les comptes du CPAS se chiffrait à 2 millions d'euros.
Dans le cadre de l'affaire qui secoue le CPAS de Tournai, après le suicide de sa directrice financière soupçonnée de détournements, Rita Leclercq a déclaré jeudi matin à la presse qu'elle restait présidente du centre. La responsable de l'institution, qui s'est limitée à lire un texte, n'a répondu à aucune question.
"A l'unanimité, le collège communal m'a réaffirmé sa confiance et son soutien"
Lors de cette rencontre avec la presse, Rita Leclercq était entourée des deux vice-présidents du centre public, Jean-Louis Vieren et Bernard Lefebvre. Ces derniers ne se sont pas exprimés. Précisant que dans un premier temps elle avait décidé de ne pas communiquer publiquement pour des raisons liées à l'enquête, Rita Leclercq a choisi de sortir de cette réserve suite à différentes déclarations relayées dans la presse. "Je le fais dans l'intérêt des bénéficiaires du CPAS, du personnel et de la stabilité de l'institution" a précisé Mme Leclercq. "Je suis et reste présidente du CPAS. Je ne démissionnerai pas. A l'unanimité, le collège communal m'a réaffirmé sa confiance et son soutien, ainsi qu'au conseil de l'aide sociale", a-t-elle précisé d'emblée.
C'est un conseiller de l'aide sociale qui a été informé du détournement par une source bancaire
La présidente a ensuite tracé la chronologie des faits. Mardi dernier en soirée, elle a été informée par un conseiller de l'aide sociale, qui s'appuyait sur une source bancaire, de l'existence possible d'une fraude. Après en avoir averti la Ville de Tournai mercredi, Mme Leclercq et le directeur général ont eu jeudi un rendez-vous avec la banque CPH. Vendredi, une plainte était déposée à la police judiciaire, le conseil de l'aide sociale s'est alors réuni en urgence. A titre préventif, l'ensemble des conseillers a décidé de prendre une mesure d'ordre à l'égard de Mme Ruffelart, la directrice financière, et de désigner une directrice ad interim. "Avec le directeur général, j'ai immédiatement informé Mme Ruffelart de cette décision et lui ai proposé un accompagnement afin de la reconduire chez elle, ce qu'elle a refusé. En soirée, Mme Ruffelart a malheureusement mis fin à ses jours", a expliqué la présidente.
"La justice nous dira sur quels montants portent les mouvements suspects et qui en est l'auteur"
En ce qui concerne le montant du détournement évoqué, 2 millions d'euros, "personne ne peut indiquer quelles sommes ont éventuellement été détournées. Le montant de 2 millions correspond au total des opérations bancaires sur un compte au nom du CPAS", a affirmé Mme Leclercq, précisant ne pas savoir non plus quand ont débuté les mouvements financiers suspects. "La justice nous dira sur quels montants portent les mouvements suspects et qui en est l'auteur. Je veux que ce soit la justice qui fasse ce travail en toute objectivité."
Mme Leclercq a en outre indiqué que "tous les outils de contrôle prévus par les dispositions légales ont été mis en œuvre. L'enquête déterminera s'il y a eu des failles". "En aucun cas, les licenciements de début d'année n'auraient pu être évités. Faire un lien entre ces deux évènements est erroné d'un point de vue comptable", a encore précisé Mme Rita Leclercq.
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