Les Tournaisiens ont voté massivement en faveur d'une reconfiguration du Pont des Trous en pierres lors de la consultation populaire organisée dimanche puisque 8.946 électeurs sur 11.366 se sont exprimés en faveur de la pierre contre 978 électeurs en faveur de la résille de fer. Enfin, 730 Tournaisiens ont répondu deux aux deux questions posées sur 1.423 bulletins déclarés nul. Un Tournaisien sur cinq s'est déplacé dimanche pour donner son choix sur l'avenir du Pont des Trous.
Dimanche, 16,42% des Tournaisiens, soit 11.366 personnes sur 51.541 électeurs effectifs âgés de plus de 16 ans (19,75% de participation), se sont rendus dans les 74 bureaux de vote ouverts dans le centre-ville mais aussi dans chaque village de l'entité pour répondre à deux questions : "Voulez-vous un Pont des Trous en pierre?" et "Voulez-vous un Pont des Trous en résille de fer ?" Il fallait 10% de participation pour procéder au dépouillement. Dimanche, en début de soirée, le dépouillement était fait et c'est la pierre qui l'emporte largement avec 8.946 voix sur 11.366.
Un vestige médiéval
Le Pont des Trous est une porte d'eau médiévale qui enjambe l'Escaut qui fait partie du patrimoine historique de la Ville. Le projet qui a été retenu par le Gouvernement wallon est d'élargir l'arche centrale afin de laisser passer des bateaux à gros tonnage en vue de la mise à gabarit de l'Escaut, dans le cadre du projet du canal Seine Nord-Europe. Si les travaux sur la traversée de la Ville bimillénaire ne posent pas de problèmes à priori, la transformation de ce vestige médiéval, qui a déjà été reconstruit après les bombardements de la seconde guerre mondiale, suscite un véritable débat dans la cité des Cinq clochers.
Une consultation populaire voulue par le cdH et Ecolo
Alors que le collège communal PS-MR s'était montré favorable au projet contemporain en résille de fer, retenu finalement par le Gouvernement wallon qui a délivré des permis en ce sens, l'opposition cdH-Ecolo avait plaidé pour une consultation populaire. Finalement le MR et le bourgmestre Rudy Demotte (PS) s'étaient montrés favorables à l'usage de cet outil démocratique. Le reste du PS s'était abstenu lors du vote au conseil communal au motif que cette consultation populaire, qui n'a aucun effet exécutoire, coûtait 150.000 euros aux finances communales qui commencent seulement à se stabiliser après des années d'austérité.
Pas de contournement de l'Escaut
Et puis, le MR et sa cheffe de file, la ministre fédérale et Première échevine de la Ville Marie-Christine Marghem, s'étaient lancés dans une campagne en faveur de la pierre. La fondation Pasquier Grenier, qui défend le patrimoine tournaisien, défendait aussi cette option. Enfin, des irréductibles incitaient la population à répondre "non" aux deux questions en vue de prolonger le débat et de défendre une troisième option, le contournement de l'Escaut. Une option intéressante mais plus coûteuse pour les finances wallonnes.
Les élus, qui se réuniront en conseil communal lundi, avaient dit qu'ils prendraient en compte le choix de la population.
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